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2 mars 2020 1 02 /03 /mars /2020 16:06

Depuis une quarantaine d’année, la fin des « trente glorieuses », en France et dans d’autres pays, les gouvernements prétendent se préoccuper du chômage et le la création d’emploi. Prenant des mesures d’une affligeante inefficacité, accusant la conjoncture, la concurrence internationale, la mondialisation, de l’échec de leurs politiques.

 

Depuis longtemps, sans doute quelques dizaines d’années, je n’ai jamais cru à l’efficacité des mesures prises. Pas plus celles du gouvernement actuel que des précédents. Les quelques « prétendus » succès n’étant jamais dûs qu’à des effets d’aubaine, à la conjoncture et le plus souvent aux modifications apportées aux modes de comptabilisation.

 

Depuis aussi longtemps, ou presque, j’ai une idée précise de ce qui peut inciter des entreprises à créer des emplois. Pendant quarante-cinq ans, j’ai dirigé des sociétés, exercé l’activité de conseil de société, de directeur, d’avocat d’affaire. J’ai organisé des recrutements, participé à la création d’emplois. Et je puis donc affirmer que la création d’emploi est un phénomène microéconomique et non macroéconomique. Que traiter le problème du chômage en ne considérant que l’aspect macroéconomique détermine des mesures nécessairement vouées à l’échec, comme le montrent les résultats des politiques menées au cours des dernières décennies.

 

Néanmoins le phénomène du chômage s’inscrit dans un cadre institutionnel et macroéconomique. Dans un cadre législatif, règlementaire et administratif, donc macroéconomique, le responsable d’entreprise, de service, d’atelier, d’agence, décide de la création d’emploi. Mais aucun d’entre eux n’a jamais créé d’emploi pour le plaisir, la satisfaction ou le mérite de créer un emploi. La création d’emploi est destinée à satisfaire un besoin de l’entreprise. Il est donc attendu que la personne embauchée ait une utilité, rende des services, produise des biens, représentant une valeur supérieure à ce qu’elle va coûter, frais, salaires, charges, fiscalité, coûts administratifs, que son embauche va générer. En outre, comportant des risques liés à une baisse d’activité, un concurrence ou des produits nouveaux, il est nécessaire à l’entreprise de dégager une marge pour couvrir ou « rémunérer » le risque. L’appréciation se faisant le plus souvent par la comparaison entre le coût interne, en cas de réalisation par le personnel de l’entreprise et le coût externe, achat ou sous-traitance. Dans une conjoncture difficile, en considération de perspectives aléatoires, il semblera préférable d’acheter ou de sous-traiter. Il faudra donc que la rémunération du risque soit élevée, pour que l’embauche puisse être préférée et choisie. Pour un différentiel de rentabilité faible, tout le monde se détermine par rapport au risque le plus faible.

 

Il ne me semble pas qu’aucune des politiques d’emploi qui ont été menées aient pris en compte ces facteurs qui semblent déterminants. Se demander pourquoi présente sans doute un intérêt, mais les réponses possible ne peuvent être que des hypothèses. Autant que je puisse le savoir, par mes lectures puisque je ne fréquente pas les milieux concernés, les stratégies ont été élaborées par des membres des administrations, le plus souvent formés à l’ENA et n’ayant jamais exercé des fonctions opérationnelles au sein d’entreprises réellement privées. La plupart des sociétés dans lesquelles ils pantouflent, nationales ou multinationales, fonctionnant plus comme des administrations ou des systèmes financiers que comme de réelles entreprises privées. Leur vision des problèmes étant dès lors beaucoup plus macroéconomique que microéconomique. La création d’un ou deux emplois par-ci par-là ne les intéresse pas. Ils y croient d’autant moins que les phénomènes qui y président ne les ont jamais concernés. Leur objectif est de convaincre les grandes sociétés de créer des milliers d’emplois. Car dans ce cas ils s’adressent à des alter-ego. Formés dans les grandes écoles, parlant le même langage et ayant les  mêmes préoccupations qu’eux. Mais même s’il parvenaient à convaincre dix grandes entreprises à créer mille emplois, ce qui n’en ferait jamais de dix mille et n’est généralement pas le cas. Ce serait une goutte d’eau face aux quatre millions de chômeurs reconnus et recensés.

 

Par contre, convaincre un million de petites et moyennes entreprises, de TPE, de créer un emploi ne fait pas partie de leurs schémas mentaux. D’abord parce qu’ils ne comprennent ni la mentalité, ni les préoccupations et le mode de fonctionnement des personnes, artisans, commerçants, petits entrepreneurs. Ensuite parce qu’ils savent ne pas pouvoir contrôler, maîtriser ces phénomènes et entreprises et que leur objectif principal est d’exercer un pouvoir, pas de résoudre les problèmes. Il est, de ce fait impossible de compter sur eux pour prendre des mesures efficaces.

 

Celles-ci sont pourtant simples à définir et à comprendre. Elles relèvent de la maîtrise de la gestion et des coûts de l’entreprise. Il faut et il suffit que l’entrepreneur, le gestionnaire est intérêt à verser des salaires plutôt que d’avoir recours à d’autres moyens pour assurer sa production et ses services. Que les coûts qu’il ne maîtrise pas n’aient pas d’incidence sur l’emploi. Et pour cela que le financement du système social ne repose pas sur les rémunérations.

 

Il a été établi que l’évolution des dépenses de santé et des prestations sociales suivait la courbe de la consommation et n’avait jamais cessé de s’écarter de celle des rémunérations. Ce qui d’une part prouve l’inadéquation de ce mode de financement d’autre part donne des pistes pour l’élaboration d’un système efficace.

 

Il existe un peu plus de trois millions de TPE et PME en France. Si chacune embauche un seul salarié, le problème du chômage est réglé. Sachant que, du fait des mouvements et évènements de la vie sociale, un taux de 100 % est impossible à atteindre.

 

Lorsqu’un gestionnaire achète un produit ou sous-traite, il connait définitivement son prix à payer et les modalités. S’il embauche un salarié, il peut connaitre et maîtriser le salaire, en cas de CDD, la durée. Il ne connait pas vraiment les coûts induits, charges sociales variables, impôts incidents …

Si le coût social ne repose plus sur les salaires mais sur la totalité du chiffre d’affaires, il reprend la maîtrise de ses coûts. Si la base était constituée du chiffre d’affaires moins les salaires (certaines limites seraient nécessaires) cela tendrait à favoriser l’embauche.

 

 

                                              

                                                                                  Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                  PUTEAUX 11/02/2017-02/03/2020

                                              

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