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11 juillet 2020 6 11 /07 /juillet /2020 04:55

A la suite de la pandémie du coronavirus, qui a montré que le personnel soignant était sous-rémunéré, au regard de son dévouement et du service rendu, un débat est ouvert sur la réévaluation de ses rémunération, qui donne lieu à des polémiques.

 

La présentation qui est faite de la situation est faussée. Notamment par le fait qu’il n’existe, dans la plupart des comptes, présentés et même existants, aucune distinction entre le coût réel des soins et les coûts administratifs. Dont une grande partie est dissimulée par la façon dont ils sont tenus, affectés, traités et interprétés. Dans les comptes sociaux, dans les comptes publics et même dans ceux des entreprises.

 

Et si l’on veut bien en faire l’inventaire et l’analyse, il s’avère que les coûts administratifs du système de santé dépassent maintenant largement le coût réel des soins. Que pour réduire le coût global et permettre une plus juste rémunération du personnel de santé, il suffirait de réduire ces coûts administratifs.

 

En premier lieu, il faut considérer la complexité de l’acquisition des droits. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer la complexité des bulletins de salaires et déclarations effectuées par les entreprises en 2020 à ce qui existait dans les années 1950-1970. Le nombre d’écritures a plus que décuplé et, bien évidemment, chaque écriture se trouve reprise plusieurs fois, par l’entreprise, par les différentes caisses et organismes qui gèrent les cotisations et le système, le recouvrement, l’acquisition des droits et leur application. Ceci représentant chaque année, des dizaines de milliards d’écritures, établies par des comptables, révisées par des experts-comptables, vérifiées par des commissaires aux comptes, contrôlées par des contrôleurs et inspecteurs des impôts, collationnées par des receveurs et appliqués par des agents … Cet inventaire n’étant même pas exhaustif.

 

L’ensemble de ces travaux administratifs a-t-il une utilité réelle ? Lorsqu’une personne a besoin de soins, qu’elle se présente chez un médecin ou à l’hôpital, si elle bénéficie d’une couverture sociale, dispose d’une « carte vitale », elle sera traitée de la même façon. Donc, à cet égard, il n’en a aucune.

 

Considérant le financement du système social, le problème peut sembler plus complexe. En effet, en théorie, mais en théorie seulement, ce système de calcul fonde les droits aux soins. Il faut tout de même considérer qu’en France, contrairement à la plupart des autres pays, la médecine d’urgence commence par soigner les malades, avant que de se préoccuper de la façon dont les soins seront payés. Qu’en outre, grâce notamment à la CMU (couverture maladie universelle) quiconque en entreprend les démarches, même en étant en « situation irrégulière », peut se faire soigner gratuitement, sans avoir jamais versé un centime de cotisation. Ce qui choque la plupart des migrants travaillant et cotisant en France, l’avis des indigènes ne devant pas être pris en considération, puisque leur xénophobie est implicitement établie et reconnue.

 

Tous ceux qui en ont quelque conscience trouvent cette situation scandaleuse. Et en particulier le personnel soignant qui, même sans l’analyser complètement, se rend bien compte qu’il va encore être « le dindon de la farce ».

 

La meilleure solution consisterait évidemment à supprimer cette multitude de tâches administratives inutiles. Pour cela à simplifier radicalement le système. Tout un chacun étant soigné de la même façon devrait contribuer de la même façon. En fait, pour ceux qui travaillent ou ont travaillé et sans qu’ils s’en rendent compte, c’est le cas. Ils ont, par ce travail, contribué au fonctionnement de la société, en fonction de leurs capacités et compétences. Ce qui me semble suffisant pour être traité sur un pied d’égalité. Conformément à la constitution, à la déclaration des droits de l’homme et à la devise nationale.

 

Au regard des soins, la multiplicité et la complexité du système ne comporte aucun intérêt. Quelles que soient les modalités, les soins sont, ont été et resteront les mêmes. A quelques rares exceptions près, qui ne méritent pas vraiment que l’on s’y arrête.

 

Bien sûr et c’est ce qui détermine les syndicats conscients du problème, une telle solution supprimerait un grand nombre d’emplois administratifs et il n’est pas envisageable de mettre au chômage des personnes qui, dans de nombreux cas avec dévouement, ont cru accomplir une tâche utile.

 

A court terme, il n’est pas d’autre solution que de simplifier progressivement de système, de réduire les tâches. De convertir, former le personnel à d’autres fonctions, qui seraient réellement utiles et efficaces. Ce qui permettrait de libérer les fonds nécessaires à une « réelle » revalorisation de la rémunération du personnel soignant.

 

Pour le financement du système, sujet que j’ai développé par ailleurs, un mode simple, uniforme, général, sans aucune exception ni dérogation, tel qu’un prélèvement de 1% sur tous les mouvements financiers, serait infiniment plus juste et indolore que « l’usine à gaz » existante. Qui ne bénéficie réellement qu’à un petit nombre de profiteurs.

 

 

                                                                                  Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                  Suresnes le 11/07/2020

 

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