Quel crime, quelle monstruosité n’a-t-elle jamais été commise pour la Gloire de Dieu ?
Peut-on en juger, en ce début de XXIème siècle, par les djihadistes, « fous de Dieu » qui croient pouvoir apporter à Allah (simplement dieu en arabe) cette gloire, en massacrant tous ceux dont les croyances ne leur conviennent pas ?
Faut-il se souvenir de l’holocauste, du massacre des juifs, perpétré par les allemands, nazis et autres, qui ont su se faire plus discrets pour se faire oublier ? Des « guerres de religion » des XVIème et XVIIème siècles qui n’ont pas ensanglanté que la France, mais toute l’Europe ? De la Saint Barthélémy ? De la Sainte Inquisition et de ses millions de morts, souvent sous la torture ? De l’extermination des Cathares, dont la morale et les dévotions surpassaient largement, ce que les catholiques qui les massacraient, n’ont jamais atteint ? Et de combien d’autres au cours de l’histoire de notre civilisation ?
A quel titre, quelque dieu pourrait-il en tirer gloire ?
Pour les religions dites « du livre » juifs, catholiques, musulmans, il n’existe qu’un seul dieu. S’il est unique, ce ne peut être que le même pour les trois religions.
Dans ces trois religions, comme dans toute se fondant sur un dieu unique, il est l’objet d’une définition. Démiurge : créateur de tout ce qui est, dans la formulation classique, du ciel et de la terre. Omniscient, omniprésent, omnipotent. Infini … Si l’on est tout, il est difficile d’être plusieurs. La logique supposerait d’en conclure qu’il s’agit nécessairement du même. Qu’il ait des manifestations différentes, pas divers intermédiaires, prophètes ou messies, passés, présents ou à venir, appartient à la même logique.
Doté de tels pouvoirs, créateur de toutes les créatures, quel intérêt porter à être honoré, adulé, prié, de telle ou telle façon ? Nous intéressons nous au comportement particulier de telle ou telle cellule de notre corps ? Alors que nous n’en avons que quelques milliards, qu’il existe des milliards d’humains et des trilliards de trilliards d’être vivants, d’étoiles, de mondes, de planètes ?
N’est-il pas présomptueux de croire qu’une de nos actions pourrait ajouter à la gloire de Dieu ? Surtout si celle-ci consiste à nuire, voire à détruire, une partie de sa création ? Pour les chrétiens, né de l’une ou de l’autre, ici ou ailleurs, quelques soient nos actes ou nos croyances, nous sommes tous enfants de Dieu. Croyants ou non croyants.
De quelle façon travailler à la gloire de Dieu ? Il me semble y en avoir de multiples, mais il me semble qu’aucune forme de violence ou de destruction, puisse y contribuer.
Marc Albert CHAIGNEAU
Suresnes, 03/04-22/05/2021
