L’enfer est pavé de bonnes intentions.
On n’imagine pas à quel point cet adage recouvre une multitude de phénomènes et de situations au sein de notre société.
Déjà, dans mon adolescence, je m’en étais fait la réflexion, (je ne suis pas le seul et je me souviens que d’autres avaient déjà dénoncé l’hypocrisie de la supercherie) de la fermeture des maisons closes. Marthe Richer, dite Marthe Richard, épouse Crompton, née Betenfeld le 15 avril 1889 à Blâmont et morte le 9 février 1982 à Paris, est une prostituée, aviatrice, espionne et femme politique française. La loi de fermeture des maisons closes en France en 1946 porte communément son nom.
Ces fermetures allaient mettre fin, ou au moins réduire de façon drastique, le proxénétisme et la prostitution. Quelle merveilleuse décision ! Quelle belle action morale ! Le bien allait vaincre le mal. Intention admirable, résultat déplorable.
Une activité réglementée, surveillée, contrôlée disparaissait. C’est vrai. Mais l’activité se maintenait, se développait, non plus sous le contrôle des systèmes de santé, des administrations, de l’état, mais sous celui du banditisme, de la ou des mafias. Qui ne lui ont pas élevé de statue. Quel manque de reconnaissance. Une telle bienfaitrice aurait mérité d’être honorée. Ne trouvez-vous pas ? Enfin, les mœurs se sont tellement dégradées, l’éducation et les usages se perdent.
Ce premier exemple m’avait frappé. Mais depuis ils se sont multipliés, au point que de l’exception, ils sont devenus la règle.
Interdisons ceci ou cela, l’administration n’aura plus à le gérer, les criminels s’en chargeront. Tout benef !
Dans le domaine du trafic de drogue, sur le plan de la rentabilité, des sommets ont été atteints. Encore mieux que le trafic d’armes. Au point qu’un de ses princes avait pu proposer, contre son immunité, de rembourser la dette de son pays. Encore un record, même les superhéros ne font pas mieux ni plus fort.
Il est à regretter que les propositions présentées comme généreuses et bien pensantes, que les dirigeants, la presse, les médias, présentent comme des progrès de la morale, ne fassent jamais l’objet d’une analyse de leurs effets et conséquences.
Je n’ai donné que deux exemples, en fait je pourrais en donner des dizaines. Dans tous les domaines, de l’administration, de la justice, de la santé, de l’instruction et de l’éducation. Et surtout, au-delà de tout ce qui serait imaginable dans la coopération internationale et le soi-disant caritatif affublé du signe ONG.
En cherchant, en analysant les conséquences des choix politique, diplomatiques, stratégiques et administratifs, je pense que chacun de nous pourra en identifier. Dans son propre domaine de compétence ou de connaissance.
Marc Albert CHAIGNEAU
Suresnes 03/12/2021 – 26/02/2022
