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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 13:47

Nous nous devons de constater la montée des extrémismes. Il est de bon ton de relever, au sein des communautés laïques, chrétiennes et israélites, celle de l’extrémisme islamique. De passer plus ou moins sous silence, d’édulcorer, celle d’extrême droite.

 

Au sein des communautés islamiques, il est d’usage de stigmatiser les comportements « racistes » ou islamophobes, d’apporter un soutien passif, par un zèle religieux, des signes vestimentaires, de trouver des justificatifs, aux actes des extrémistes.

 

Ceci relève, pour chacun d’entre nous, d’abord des émotions, de la capacité pour chacun d’entre nous, à s’identifier à la victime. Parfois au bourreau, lorsque celui-ci exprime ou lorsque son acte est interprété comme l’expression d’une souffrance. « Il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans les sens. » Aristote

 

Ces réactions sont naturelles. Néanmoins, il faut prendre conscience qu’elles ne font qu’exacerber l’extrémisme. Les condamnations véhémentes, souvent sans nuance, émises par les membres d’une communauté, envers les extrémistes d’une autre communauté, sont ressenties comme injustes, voire xénophobes, par les membres de l’autre communauté qui trouvent là un justificatif à la pensée, voire même aux comportements extrémistes.


C’est d’abord un problème de sensibilité, celle-ci se manifeste dans deux sens, d'une part : la capacité à s'émouvoir, d'autre part : la relation au monde extérieur. La différence entre les deux est l'indifférence : l'insensibilité, qui amène à négliger l'origine des émotions : la douleur. Chez soi même et surtout chez les autres.

 

Les émotions ne sont pas des pensées, bien qu'il existe des mots pour les désigner, des pensées pour les appréhender, les susciter ou les décrire. Ce sont des troubles, des malaises, des réactions physiques, conscientes ou inconscientes. Ce sont les expressions, les manifestations des organes, du corps, qui ne passent pas uniquement, de façon consciente, par les sens.

 

Le choix d’une attitude modérée suppose d’abord d’analyser ses propres émotions, de les distinguer de ses pensées et pour ses propos et comportements, de chercher à comprendre celles qu’elles suscitent chez ses interlocuteurs ou auditeurs. D’être attentif aux réactions et d’en tenir compte.

 

La presse et les medias, ont besoin de sensationnel pour assurer l’audience. A cette fin, ils mettent beaucoup plus l’accent sur les incivilités que sur les comportements civils, les crimes et délits, que l’entraide et la solidarité, l’appartenance ethnique ou religieuse, que les spécificités individuelles des personnes qu’elle met en scène. La raison en est simple, elles sont beaucoup plus difficiles et plus longues à rechercher, à identifier et à décrire. Ce mode de présentation exacerbe l’identification et le rejet, tend à radicaliser les positions et favoriser les extrémistes.

 

Rares sont ceux qui, en France, adhèrent aux idées extrémistes. Même parmi ceux qui se livrent à des exactions, des crimes et des délits. Ceux-ci sont, dans la plupart des cas, commis pour des raisons personnelles, pas par conviction religieuse ou politique. Et même parmi ceux qui ont cette origine, la plupart proviennent de manipulations, d’incitations qui font que les acteurs ne sont que rarement les véritables coupables. En outre, la revendication par des groupes fanatiques masque souvent la situation réelle, dispensant par la qualification religieuse ou politique, de faire l’effort de rechercher les circonstances et causes effectives.

 

Ces éléments d’analyse montrent le chemin de la modération. Il est à l’inverse de ce qui conduit à l’extrémisme : Pour les crimes, délits et incivilité, chercher, au-delà de l’appartenance, ou de la « soi-disant » appartenance, à une groupe religieux, ethnique ou politique, les réelles motivations et personnalités des auteurs. Ne pas, ou avec les plus grandes réserves et la plus extrême prudence, les qualifier en fonction de leur appartenance à tel ou tel groupe. Etudier et exposer leur situation individuelle, les motivations personnelles qui les ont déterminées à agir. Rechercher les conséquences et avertir des risques liés à la simplification et l’assimilation.

 

Il est certain que l’usage, d’origine pénale et lié à la présomption d’innocence, de ne pouvoir citer le nom des auteurs de délits, a ici des conséquences nuisibles. Que, sans vouloir remettre en cause le principe, certains éclaircissements et aménagements seraient nécessaire et que leur mise en œuvre rapide est souhaitable. Mais les excès et abus législatifs laissent craindre que cette voie ne puisse apporter de solution dans un délai raisonnable.

 

Nous ne pouvons donc compter que sur la prise de conscience et la bonne volonté des journalistes, présentateurs et commentateurs, ainsi que sur la compréhension des citoyens. La présente n’a d’autre objet que de fournir une ligne directrice.

 

Comme j’ai eu plusieurs fois l’occasion de l’écrire et de l’expliquer, le communautarisme peut être un facteur d’intégration sociale. Il ne l’est pas nécessairement et notamment pas lorsque l’actualité et le discours politique exacerbe les tensions et l’extrémisme, ce qui tend à opposer les communautés,  plus qu’à coordonner les intégrations.

 

Là où il peut jouer un rôle favorable c’est justement en gérant les tendances extrémistes en son sein, évitant ainsi que celles-ci ne deviennent des facteurs de tension entre communauté. La prise de conscience de la réalité de certains phénomènes sociaux est susceptible d’y aider. D’abord en dénonçant des mythes. Celui de l’égalitarisme fondé sur l’anonymat en est un qui a la vie dure. Sans doute parce que n’existant pas, il est facile pour chacun de trouver et dénoncer l’absence de son application. En matière de recrutement, d’examen … La réalité est toujours plus proche de la cooptation que l’anonymat égalitaire méritocratique. Consciemment pour une part, mais inconsciemment le plus souvent. Il est assez facile de se rendre compte, oralement ou à l’écrit, que l’on est plus sensible au discours de celui qui vient du même milieu et bénéficie d’une éducation, instruction, formation similaire. On comprend mieux, on est mieux compris, l’échange est plus facile, l’efficacité meilleure. Ce type de comportement est-il condamnable ? Est-il seulement évitable ? Il me semble qu’il faille, le tenant pour naturel, en tenir compte comme tel. Celui de l’opposition fondé sur la différence en est un autre. La différence, étudiée et appréciée comme telle, peut être une source de complémentarité et donc d’efficacité, à condition qu’elle ne donne lieu ni à dénigrement, ni à dépréciation des uns par rapport aux autres.

 

Une notion mathématique peut nous venir en aide pour définir la voie qui, étant celle de l’intégration sans rejet du communautarisme, est, par voie de conséquence, celle de la modération contre l’extrémisme. Il s’agit du Plus Grand  Commun Dénominateur (ou Diviseur, dans la formulation actuelle). L’idée étant : si on écarte tout ce qui différencie les communautés, quelles sont les caractéristiques communes à l’ensemble de la population, pour que le consensus social existe. Posé de cette façon, le problème s’éclaircit. Il est notamment clair que la religion doit être exclue à partir du moment où plusieurs coexistent au sein de la communauté. Que le prosélytisme doit également en être exclu, ou interdit au moins dans l’espace public. Que la langue, une certaine instruction, une éducation ou une base éducative, conforme à la règlementation sont indispensables.

 

Ces clefs sont suffisantes pour rejeter la voie de l’extrémisme, s’engager sur celle de la modération. Sommes-nous prêts à nous y engager ? Telle est la question !

 

                                                                                              Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                              PUTEAUX, 17/11/2013

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 06:55

Si nombreux sont ceux, ayant quelques lumières sur le sujet, qui considèrent que notre fiscalité est une « usine à gaz », un système d’une telle complexité que chaque recherche entraine l’exploration d’un labyrinthe digne de Dédale, rares sont ceux qui en dénoncent le caractère parasitaire.

 

Pourtant, c’est sa première caractéristique et il s’avère que c’est la source du conflit existant entre l’administration des finances et les contribuables. A ce titre, elle s’avère une illustration particulièrement caractéristique du choix de notre mode de liberté et de démocratie. Les deux pôles, souvent définis, étant d’une part : chacun faisant ce que bon lui semble et d’autre part : chacun pouvant faire, ce que bon semble aux autres. Notre société fonctionnant suivant le second mode, chacun tentant, avec plus ou moins de succès, d’appliquer le premier.

 

La vision, manichéenne, qui préside au ministère des finances, est assez simple : la société, les citoyens, l’économie, sont une vache à lait ou un troupeau de mouton qu’il faut tondre au plus ras. Tout ce qui revient à « L’Etat », c’est le bien, tout ce qui est « accaparé » par le privé, est le mal. Je caricature, mais très peu. La mentalité est bien là.

 

Ce phénomène est, en quelque sorte, normal. En effet, le sommet de la hiérarchie du ministère des finances est entièrement constitué de membres de l’inspection des finances, dont aucun n’a jamais eu à gérer une entreprise et pour qui la gestion privée, est aussi proche que la pensée martienne. Que cette dernière existe ou non d’ailleurs.

 

Ceci aboutit au principe d’une fiscalité confiscatoire. Le thème est l’objet d’un débat, mais généralement, ce débat passe à côté du véritable problème. Il est certain que le principe confiscatoire, le slogan : « Faire payer les riches », aussi démagogique soit-il, flatte l’envie et la jalousie du bon peuple et a une grande portée électoraliste. Mais le débat, les discours, ne considèrent que le caractère plus ou moins juste, plus ou moins moral ou équitable. Développe et s’attarde sur les effets attendus, mais ne considère jamais les effets réels. Ce d’autant moins qu’ils sont nuisibles, à l’opposé de ceux attendus et que le ministère des finances s’attache à les cacher.

 

L’intention n’a rien de machiavélique. Le principe en est même très simple : ces effets sont quantitativement imprévisibles. Il est possible de définir des tendances, mais toutes les prévisions tentées dans ce domaine ont échoué, lamentablement, à un point tel que presque tout à été détruit et que le peu qui reste est caché dans des coffres.

 

La première fois que j’ai appris ce phénomène, au début de ma carrière professionnelle, c’est lorsque l’impôt sur les sociétés (en fait sur les bénéfices des sociétés) a été réduit de 50 à 25 %. Les prévisions du ministère des finances, conforme en cela au raisonnement de « l’homme de la rue » et des journalistes, encore actuellement, était que la recette allait baisser d’environ la moitié. Ils ont été surpris ! En fait, elles ont augmenté. L’impôt : IS à 25 %, rapportait plus que l’IS à 50 %. Bien sûr des études ont été faites, certaines en collaboration avec de grands cabinets de conseils fiscaux, des experts comptables … Ce que les représentant du ministère des finances ont découvert est assez simple, connu de tous les gestionnaires privés, le rendement d’un impôt ne peut pas être proportionnel parce que le gestionnaire privé en tient compte dans ses choix de gestion. Au même titre que chacun d’entre nous décidera d’acheter quelque chose à 100 €, mais y renoncera à 120 €, éventuellement parce qu’il n’a pas les 20 € supplémentaires ou les destine à autre chose. Dans ce cas, non seulement les 20 € supplémentaires ne rentreront pas, mais ce qui était déjà compris dans les 100 €, qui aurait dû être encaissé, ne le sera pas non plus. Bien sûr, je simplifie, c’est plus subtil et d’autres facteurs jouent. Mais c’est le principe qui explique pourquoi l’augmentation d’un impôt entraine souvent une baisse des recettes et que le rendement n’est jamais proportionnel au taux.

Pour éviter ce type de phénomène, d’incidence, il faut choisir des bases d’impositions aussi larges et intangibles que possibles. Ce qui permet d’appliquer les taux les plus bas, qui déterminent les changements de comportements les plus faibles.

 

Les déclarations et les résultats annoncés, d’un taux d’imposition à 75 %, ont montré les effets que pouvaient avoir les taux élevés.

 

Le parasite est un organisme qui se nourrit au détriment d’un autre auquel il s’est attaché. On ne peut pas dire autre chose de la fiscalité, telle qu’elle est actuellement conçue.

 

Pourtant, il existe une symbiose entre l’état et l’économie. Une grande partie des administrations rend des « services publics » dont bénéficient les entreprises, comme les particuliers. Mais le lien entre les deux a été rompu. Un certain nombre de phénomènes ont déterminé cette rupture, dont la centralisation et la concentration des pouvoirs n’est pas le moindre. Le principal effet, que je suis souvent amené à dénoncer dans le fonctionnement de notre société, en est l’uniformisation.

 

La fiscalité ne tient plus aucun compte, des services dont peuvent bénéficier, ou pas, les entreprises de la part des administrations et services publics divers. Pas plus qu’elle ne tient compte d’ailleurs, des services effectivement rendus par tel ou telle entreprise, dans tel ou tel domaine, à la collectivité. Et pourtant, pour que la symbiose produise ses effets, il est indispensable de prendre ces éléments en compte.

 

Quel type de solution est-il possible d’apporter ?

 

Il existe un facteur primordial : Il faut que la conception de la fiscalité, au sein du ministère des finances, cesse de chercher à soumettre, combattre, spolier l’économie et les entreprises, pour chercher à favoriser leur développement. Non pas, comme c’est parfois le cas, en prenant des dispositions supplétives, dérogatoires ou exonératoire, qui ne font encore que compliquer les procédures et les rendre plus injustes, mais dans les bases même du système.

 

En tant que système parasite, la fiscalité ne peut imprimer une dynamique propre. Son cadre statique n’est pas viable dans un système ouvert, comme il a pu l’être dans un système fermé. La seule solution est donc qu’elle s’allie à la dynamique de l’économie.

 

Pour réaliser une telle prouesse, s’intégrer à une culture à l’opposé de la leur, qui est à leurs yeux l’incarnation du mal, il est peu vraisemblable que les membres du corps de l’inspection des finances soient les mieux placés. La solution s’impose d’elle-même. Ne devraient pouvoir occuper des postes supérieurs de l’administration des finances, que des personnes ayant exercées avec succès, pendant une dizaine d’années au moins, des fonctions de gestion dans des entreprises privées. Des vraies, pas des sociétés nationales ou des administrations déguisées, « dirigées » par des énarques.

 

 

                                                                                              Marc Albert CHAIGNEAU

 

                                                                                              PUTEAUX, le 22 avril 2012

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 06:47

Bien que le G 20 n’ait débouché que sur une déclaration de principe, sans valeur ni portée, puisqu’elle ne comporte aucun engagement, le seul fait que cette déclaration soit unanime semble lui conférer le statut de succès relatif.

 

Tous les commentateurs énoncent qu’une réforme du système monétaire international est nécessaire, tout le monde s’accorde pour dire que le Yuan (monnaie chinoise) est sous évalué afin de favoriser les exportations, que la USA sont surendettés pour avoir consommé à crédit et continuent de financer leur économie en émettant des dollars et en consentant des crédits.

 

Nombreux sont ceux qui relèvent que les créances détenues principalement par les chinois, mais également par l’ensemble du système financier international, n’ont qu’un faible degré de réalité puisque les produits qui devraient en constituer la contrepartie ont déjà été consommés par les américains. Que, de ce fait, une grande part de ces créances n’est que virtuelle, comme ce fut le cas des « subprimes » et autres produits financiers qui ont abouti à la crise de 2008. Que l’équilibre est assuré principalement par la conservation par les chinois de créances, dont le paiement n’est pas réclamé, et de dollars. Que ceci donne lieu à l’émission de nombreux titres qui circulent.

 

Toutes les hypothèses émises, sur les solutions à mettre en œuvre, tablent sur un ajustement des parités de change. Il m’apparaît que cette analyse est incomplète et que les conclusions qui en sont tirées sont, de ce fait, erronées.

 

Il est relevé que les situations aux USA et en CHINE sont différentes. Les économies sont comparées, les conditions de vie des populations, parfois les différences de régime politique. L’enjeu se jouera au-delà. Aux USA et, à un moindre degré, en Europe, les finances sont sous le contrôle des financiers qui agissent pour leur propre compte et dans leur (seul ?) intérêt. Ils dominent l’économie et disposent d’une grande influence sur la politique, certains d’entre eux y exerçant des fonctions importantes. En Chine, tout est sous la coupe de dirigeants politiques qui n’ont aucun compte à rendre à leur population. Les financiers chinois n’ont aucun pouvoir de décision et n’ont d’autre choix que d’exécuter la politique gouvernementale. Les dirigeants américains ne peuvent se permettre de ne pas tenir compte de leur opinion publique, non plus que des désirs des groupes de pression et notamment des barons de la finance.

 

Le déséquilibre, qui en est la conséquence, vient de cette confrontation de choix idéologiques à long terme opérés par le gouvernement chinois, à des choix à court terme, faits sous la pression des évènements et des circonstances des gouvernements occidentaux. Le simple énoncé suffit à se rendre compte de la ligne directrice qui s’imposera.

 

La question qui se pose dès lors concerne les choix idéologiques du gouvernement chinois. Certains croient que le libéralisme qui prévaut actuellement en économie préfigure une évolution politique dans la même direction. Rien n’est moins sûr et la politique gouvernementale ne montre aucun signe dans ce sens. Il semblerait même plutôt que l’assouplissement, dans le domaine économique, soit consenti afin de permettre de maintenir une plus grande rigidité dans le domaine politique, dont le paramètre reste la liberté individuelle. Ceux qui émettent de telles hypothèses, présumaient que l’organisation par la Chine des jeux olympique, favoriserait une libéralisation du régime qui n’est pas intervenue.

 

L’idéologie chinoise reste communiste, Trotskyste Léniniste, sans doute plus que Maoïste. C'est-à-dire tournée vers une réforme radicale des formes de gouvernement. Contrairement à ce qui se passe dans les pays occidentaux ou les économies sont, au moins en théorie, tournées vers la satisfaction des besoins des populations, dans une idéologie communiste, l’économie et la finance sont des instruments au service de la cause. L’effondrement du bloc de l’Est a montré que l’idéologie ne pouvait être gérée « a priori », sauf à rendre l’économie inefficace. La leçon en a été tirée par les chinois et c’est une économie d’abord rendue efficace, qui est ensuite asservie à l’idéologie.

 

Y a-t-il lieu de s’en effrayer ou de s’en inquiéter ? Bien que nombreux sont ceux qui posent la question en ces termes, il semble qu’il soit prématuré de l’énoncer ainsi. Néanmoins, il est grand temps de revoir notre analyse et nos comportements, d’identifier nos forces et nos faiblesses. D’essayer de tirer parti des unes comme des autres.

 

Le système financier international ne se joue pas en « binôme » entre les USA et la Chine. Il existe des conventions, mais elles n’ont pas de véritable valeur obligatoire, n’étant appliquées par les états que dans les conditions qui leur conviennent et ne couvrant pas la « finance fantôme », le hedge funds et autres paradis fiscaux, dont l’importance rend aléatoire toute mesure de régulation. Il n’y a sur le terrain qu’un seul acteur qui est chinois. Les USA se cantonnent à la réaction et le reste du monde n’est que le terrain d’affrontement peuplé de figurants. Certains croient encore, comme les européens en Afrique, qu’ils continuent à participer. Mais la bataille est déjà terminée. « L’aide fatale » de Dambisa MOYO a montré, ce dont nombre d’africains ont désormais conscience, que les soit disant « aides » des pays européens ne faisaient qu’enrichir une classe corrompue et détruire les économies locales. Les chinois, qui ont compris ces phénomènes, fournissant directement les équipements nécessaires aux populations, de façon à ce que les « aides » ne puissent être détournées par les dirigeants. Ce qui est en outre favorable à leurs entreprises et populations, fournissant à la fois des marchés et du travail pour leurs ressortissants. Le développement des économies locales permettant ensuite d’assurer des débouchés pour leurs produits.

 

Plus personne et peut être l’Europe encore moins que le reste du monde, n’a plus les moyen de se protéger par la voie d’un « protectionnisme » de barrières douanières et de restrictions des importations. S’il n’est plus possible d’assurer son indépendance, il est encore possible de gérer les liens de dépendance. De mettre en œuvre des systèmes d’interdépendance. Si l’Europe ne le fait pas, les états seront amenés à le faire en ordre dispersé et chacun pour soi. L’Allemagne est déjà tentée de le faire et le Royaume Uni n’a jamais réellement cessé. Au-delà des problèmes monétaires, il est désormais pris conscience que les solutions passeront nécessairement par l’équilibre des balances courantes. Les stratégies des états, consistant à chercher à compenser des déséquilibres par d’autres déséquilibres en sens inverse, à utiliser tous les artifices financiers possibles, a fait long feu. Elles ne sont plus crédibles. Les cures d’amaigrissement budgétaires ne le sont pas beaucoup plus, d’une part parce que leurs chances de réussite sont d’autant plus faibles que les peuples n’y adhèrent pas, d’autre part parce, que la suppression des postes sans simplification et réduction des tâches est illusoire. Dans les principes, pour assurer des équilibres globaux, il est plus sûr, plus efficace et plus simple, d’additionner des équilibres que de chercher à compenser des déséquilibres. Pour le fond, il conviendrait de « dé financiariser » ce qui est financièrement aléatoire, comme les services publics et sociaux. Pour y parvenir, il faudrait substituer une contribution personnelle active à une partie de ce qui fait actuellement l’objet d’impôts paramétrés financièrement. En effet, vouloir équilibrer financièrement des domaines complètement étrangers à la finance, revient à vouloir faire jouer un match de football en respectant les règles du tennis, en jouant sur un terrain de golf. Tout le monde et en premier lieu la finance, ne pourra qu’y trouver avantage.

 

On parle beaucoup de réguler la finance mondiale en demandant aux états, ou à des institutions comme le FMI ou la BRI (accords de Bâle) d’y procéder. C’est une erreur. Les seuls qui soient susceptibles de maîtriser le sujet, pour le connaitre suffisamment et être susceptibles de faire appliquer les règles sur le plan international, sont les financiers eux-mêmes. La constitution d’un syndicat mondial fixant des règles d’accès et d’exclusions, d’autorisations fondées sur des garanties des engagements et surtout de responsabilité, consistant à réparer les dommages causés, serait une solution.

 

En effet, si une nouvelle crise, telle que celle de 2008, devait survenir, il est peu vraisemblables que les populations laisseraient les dirigeants des états disposer de leurs impôts pour renflouer une deuxième fois un système financier dont les spéculations se soldent à leur détriment, de dont il est de plus en plus pris conscience, la presse s’en faisant régulièrement l’écho.

 

 

                                                                                  Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                  PUTEAUX, les 25 et 26/11/2010

 

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 06:41

Dans toute forme d’entreprise constituée en société, coexistent des actionnaires et des salariés. Les formes de société actuellement existantes font que, sauf pour les très petites entreprises, ils n’ont ni structurellement, ni effectivement, aucune relation. Que d’un côté comme de l’autre, ils ne peuvent avoir de relations, plus ou moins directes d’ailleurs, qu’avec la direction des sociétés. Que dans la plupart des cas, les salariés ne savent pas plus, qui sont leurs actionnaires, que ces derniers ne savent qui sont leurs salariés.

 

Que c’est une des formes que prend la déshumanisation, que je dénonce comme un des principaux maux de la société, dans laquelle nous vivons en ce début de XXIème siècle.

 

Qu’elle se manifeste de façon exacerbée dans des « délocalisations » et « licenciements boursiers ».

 

Que si les dirigeants et spéculateurs en tirent des profits, cette situation m’apparaît s’être développée au détriment, à la fois des actionnaires, des salariés, et de la valeur réelle des sociétés.

 

Les critiques et les propositions contenues dans les articles qui ont été publiés, ne seraient pas suffisants si je n’y adjoignais un modèle de société qui mettrait en œuvre ces propositions ainsi qu’un mode d’emploi, sous forme de règlement intérieur.

 

Le principe de base consiste à établir une égalité de droits entre actionnaires et salariés, non pas une uniformité, comme ce qui en tient trop souvent lieu, dans les systèmes et procédures administratifs actuels, mais une égalité prenant en compte les différences de contributions et d’intérêts.

 

Celui-ci s’étend jusqu’aux conditions de désignation, de fonctionnement et de contrôle des directions générales, dont les abus sont le plus souvent à l’origine, des désordres et des scandales qui ont défrayé la chronique.

 

Je ne prétends pas avoir inventé un système parfait, ce, d’autant moins que je considère que les statuts de sociétés, comme les autres actes en général, n’ont pas de qualités intrinsèques déterminantes, mais que leur plus ou moins grande qualité relève de leur plus ou moins grand degré d’adaptation, à la situation particulière qu’ils sont destinés à organiser.

 

En outre, même si la plupart des dispositions légales concernant les sociétés, ont un caractère supplétif, il n’est pas acquis que mon modèle soit parfaitement conforme à l’état actuel de la règlementation. Qu’il puisse notamment avoir des conséquences déterminant des contradictions et des conflits avec certaine dispositions, concernant l’application du droit du travail.

 

La mise en œuvre de nouveaux systèmes, de nouveau modèles pose souvent des problèmes. Mon expérience professionnelle m’a montré que les usages amenaient à utiliser les modèles classiques car ils déterminent des situations dont les problèmes ont déjà été traités et résolus et servent d’exemple. Ce ne pourra être le cas ici. Néanmoins, un tel modèle permettrait de résoudre des problèmes qui, à ce jour, n’ont pas trouvé de solutions.

 

                                                                                  Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                  Puteaux, le 11 décembre 2012

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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 06:31

L’immigration est considérée, en France, ainsi que dans la plupart des pays d’Europe, comme un problème et un handicap. Il est beaucoup insisté, notamment dans le discours du personnel politique, sur son coût. Rares sont ceux qui se préoccupent de son apport, de la contribution des immigrés à la richesse nationale, à la réalisation de certaines tâches qui rebutent les nationaux. Qui acceptent de prendre en considération le coût qu’aurait à supporter les communautés nationales, si ces travaux devaient être réalisés dans d’autres conditions ou ne l’étaient pas.

 

Les estimations en sont d’ailleurs extrêmement difficiles puisque la plus grande partie de ces activités sont dissimulées, non déclarées, non imposées. Que les chiffres, qui apparaissent néanmoins dans les comptes de la nation et notamment dans le PIB, sont « au doigt mouillé », et au milliard près. Additionnés à d’autres arrêtés au centime près.

 

Ma longue expérience professionnelle m’a appris que les plus grandes réussites n’étaient pas fondées sur des qualités supérieures mais sur l’exploitation de ce que chacun tend à considérer comme des défauts. Qu’au sein d’entreprises, c’est en tirant parti des erreurs et des échecs, que se construisent les plus grands succès. De nombreux exemples le montrent, celui d’Alexander FLEMING, par sa simplicité, est particulièrement caractéristique. En effet, c’est en étudiant une boite de culture négligée, qu’il découvrit la pénicilline. Or nous avons tous le réflexe naturel de nous débarrasser d’un produit ou d’un travail qui ne donne pas le résultat attendu. Certains tentent parfois de dissimuler un défaut, il est très rare qu’il soit suffisamment étudié pour donner naissance à une invention, un nouveau produit ou même simplement une amélioration.

 

La demande d’immigration est forte, en provenance d’AFRIQUE subsaharienne, des pays du Maghreb, ou de l’Est. Comme les institutions, Ambassades, Consulats, s’efforcent de la combattre, de la réduire au minimum, des circuits parallèles de « passeurs » se développent qui assurent le service de façon frauduleuse, favorisant la délinquance. L’immigration légale se réduit, l’illicite se développe. Ce phénomène existe depuis des dizaines d’années, les mesures prises pour y remédier, toujours les mêmes, ou allant dans le même sens, ont toujours été inefficaces et continuent à l’être, sans que quiconque envisage d’en changer.

 

Pourquoi, plutôt que de chercher, sans succès, à réduire des coûts, ne pas chercher à développer des recettes, des produits, pour les équilibrer ?

 

Les immigrés, pour la plupart, ne viennent pas ici chercher des situations de rentiers ou d’assistés, mais à travailler, gagner leur vie, de quoi s’assurer une vie décente, un avenir de qualité et si possible, aider une famille restée au pays.

 

Dans la situation actuelle, ils contribuent à développer le Lumpen-prolétariat (prolétariat en haillons) cher aux marxistes, au sein duquel les foyers de délinquance trouvent refuge et main d’œuvre. De l’exclusion découle un communautarisme ethnique, linguistique et religieux, qui détermine un rejet des populations voisines qui y sont confrontées, ce rejet faisant lui-même fait l’objet d’une exploitation politique.

 

Considérer que les tâches qu’ils assument pourraient être accomplies par des nationaux, est une vision manichéenne. Si cela avait été le cas, le phénomène ne se serait pas développé. En tout cas pas avec cette ampleur. Leur travail, s’il est sous payé, ne contribue pas directement au financement du système social, produit de la richesse à moindre coût, qui permet ainsi à d’autre de s’enrichir indûment et participe à l’économie nationale.

 

Il existe des solutions, que j’ai déjà proposées par ailleurs. Notamment celle de ne plus asseoir le financement du système social sur les rémunérations, mais sur le chiffre d’affaires. Ce qui retirerait la plus grande part de l’intérêt qu’il peut y avoir, pour un employeur, à faire travailler « au noir ».  

 

La gestion du problème comme la recherche d’un équilibre, entre des recettes et des dépenses, plutôt que comme la course pour combler des déficits non maîtrisés, pourrait ouvrir de nouvelles voies vers des solutions satisfaisantes.

 

Il est souvent dit que notre pays, comme d’autres, veut « choisir » ses immigrés. Le principe peut en être acceptable, si les termes de l’échange sont clairs et acceptés librement, par toutes les parties en présence. Ne vouloir accueillir que des professionnels formés et expérimentés, pour les rémunérer à des conditions inférieures aux nationaux, alors que leur contribution manquera à leurs pays d’origine, qui a assuré leur instruction et leur formation, est tout simplement malhonnête. Il serait équitable que chacun ait l’obligation de travailler et contribuer un certain nombre d’années, au sein du pays qui l’a instruit et formé. Il serait en outre souhaitable que les conditions en soient définies au départ.

 

Si l’on considère l’immigration, comme un atout dont on veut tirer le meilleur parti, plutôt que comme une plaie dont il faut se débarrasser. Il faut s’en donner les moyens et le traiter dans  la perspective de l’aménagement du territoire. Les clandestins se regroupent en communautés dans des zones urbaines surpeuplées où non seulement les équipements n’existent pas pour les accueillir, mais où, du fait de leur situation, ni eux-mêmes, ni ceux qui souhaitent les aider, n’ont les moyens de les mettre en œuvre. Il existe pourtant en France, comme dans d’autres régions d’Europe, des zones qui se désertifient, où des communautés pourraient être implantées et développer une activité, participent à la création de richesse, sous réserve que les moyens leur en soient donnés et qu’il leur soit apportée l’assistance dont ils auraient besoin. Les moyens pourraient être accordés sous forme de prêts, ou d’avances remboursables. Du côté de l’aide, nombreux sont ceux qui sont prêts à l’apporter, souvent dans la cadre d’associations caritatives, d’ONG. Il suffirait que cette aide soit considérée comme une contribution compensatoire des impôts.

 

Il n’est pas possible, ni même souhaitable, de donner ici un plan d’action ou un mode d’emploi. Ce d’autant plus que l’adaptation aux conditions et aux circonstances est le meilleur gage de réussite. Que la volonté de contrôle et de planification a souvent été à l’origine des échecs. Que ceux qui sont directement confrontés au problème, sont toujours les mieux placés pour les résoudre. Toute initiative n’est pas nécessairement « privée », certaines pourraient être prises, individuellement ou collectivement, mais « in situ », pour le compte de la communauté.

 

La véritable solution de l’immigration a toujours été et reste aujourd’hui l’intégration. Les facteurs en sont également connus : langue, connaissance et respect des règles sociales, statut social, logement, reconnaissance professionnelle. Les conditions ne sont actuellement favorables, mais ce n’est irréversible. Il est plus simple, plus facile, de modifier les règles que de changer la réalité.

 

Marc Albert CHAIGNEAU 26/03/2012

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 10:22

Le ministre de l’éducation annonce l’enseignement de la morale à l’école et le sujet fait débat.

Quelle morale enseigner à nos « chères têtes blondes » ? Laïque bien sûr car la morale judéo-chrétienne ne manquerait pas d’être mise en cause par les exégètes mal intentionnés du Coran … Fondée sur le respect mutuel, qui est la base de toutes nos valeurs … De la liberté qui s’arrête pour chacun ou commence celle des autres … De l’égalité qui est la base de la démocratie … De la fraternité qui est bien nécessaire en ces temps troublés. Car les règles de cette morale sont celles du « vivre ensemble ».

 

Ce débat me remémore une des formules favorites de mon père : « Pour être respecté, il faut être respectable. » Il n’est pas mauvais non plus de connaitre le sens des mots. Un de mes anciens articles intitulé : « Sens des mots, sens des valeurs » publié dans « Un esprit sain » montre comme un mot peut fonder, ou détruire, une valeur.

 

Longtemps, l’école a dispensé de « l’éducation civique » qui avait en principe ce même objet d’enseigner : « Un savoir vivre en société. » Mais éduquer n’est pas instruire et si l’éducation nationale a succédé à l’instruction publique, si les mots ont changé, ce sont toujours les anciens termes qui rendent compte de la réalité. L’éducation ne s’enseigne pas, elle ne consiste pas à apprendre un corps de règle, ou pas seulement. Elle se prêche et se transmet par l’exemple.

 

Quiconque s’étant jamais préoccupé de l’éducation d’un enfant, sait qu’il imite les comportements, plutôt que de respecter quelque règle ou interdit que ce soit.  

 

Et quels exemples de morale notre société donne-t-elle ? Quels exemples donnons-nous ? Qui prétendons ne pas tenir compte des conséquences de nos actes ? Qui présentons la plupart d’entre eux comme amoraux, car ils ne causent pas directement les malheurs et les souffrances auxquels ils contribuent ? Souhaitons-nous vraiment, que nos enfants suivent ces traces que nous laissons ?

 

Faut-il rappeler les condamnations de dirigeants politiques ou de grandes sociétés ? La soi-disant lutte contre les paradis fiscaux ? Alors que la spéculation internationale est directement alimentée par l’argent de la drogue ? Que des banques, parmi les plus grandes et les plus anciennes, se livrent au blanchiment de l’argent sale ? De façon tellement éhontée qu’ils ne se donnent même plus la peine, comme c’était de cas il y a encore quelques années, d’établir des écrans opaques ? Que les comptes rendus, les sommes, sont publiés dans la grande presse ? Ou que des marchés publics sont traités de façon manifestement contraire à l’intérêt de la collectivité ? En Italie, en France, partout dans le monde. Les exemples de duplicité et de malversation alimentent la presse, les journaux télévisés. Des émissions y sont consacrées. Quels exemples pour nos enfants ? Des hommes, convaincus de nombreux délits, de malversations extrêmes, exercent des mandats politiques, perçoivent des indemnités faramineuses de l’état, au frais des citoyens, pour avoir traité avec des mandataires presqu’aussi malhonnêtes qu’eux, mais chargés de représenter des intérêts publics. Sont-ce les exemples de morale que nous voulons donner à nos enfants ? Ces hommes n’ont-ils pas reçu une éducation, qui font, en principe, partie de « l’élite » de la nation ?

 

Et sinon quelle morale ? Un inventaire de règles élaborées pour la circonstance et qui seront remises en cause à la première occasion ?

 

Non, même si notre civilisation est déclinante, voire mourante, elle a un système de valeurs qui a subi l’épreuve des siècles. Un système et des méthodes qui survivent sous les montagnes de scories accumulées. Et ce système s’appelle le droit et ces méthodes s’appellent les lois.

 

Faut-il rappeler qu’il existe un principe de droit qui dit que : « Nul n’est censé ignorer la loi. » ? Et pourtant celle-ci n’est pas enseignée dans les écoles. Je n’ai jamais entendu dire qu’il existe une règle qui dise que nul n’est censé ignorer les mathématiques. Et pourtant toutes les écoles les enseignent, s’y acharnent et en font leur principal outil de sélection. Au cours de mon existence, tant personnelle que professionnelle, bien peu de ce que j’ai appris dans le domaine ne m’a servi. A l’exclusion du calcul et des tables apprises à l’école primaire. Ne sommes-nous pas nombreux dans ce cas ? Ce que j’ai appris en droit me sert quotidiennement. Et je n’en avais rien appris à l’école, même pas les bases, les principes, ce que peut être un droit. Et particulièrement qu’il ne peut en exister sans qu’existe en contrepartie une obligation équivalente. Ce que l’on appelle plus couramment : un devoir, qui consiste d’abord à respecter le droit d’autrui.

 

Bien sûr, la logorrhée législative est passée par ici. Et la qualité moyenne des textes récents laisse croire que seuls des illettrés chamailleurs y contribuent. Mais il reste les textes anciens, la déclaration des droits de l’homme, augmentée de celle de ses devoirs. Le Code Civil, ou Code Napoléon, le Code Pénal. Le socle est encore là. Est-il besoin de plus ? Au moins actuellement ?

 

N’y trouve-ton pas les fondements de toute vie en société ? L’article 1382 du code civil n’exprime-t-il pas la quintessence d’un principe primordial trop négligé : « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »

 

Ne souhaitons nous pas sincèrement, que nos enfants soient élevés dans de tels principes ?

 

Faut-il former des enseignants à cela ? Je ne crois pas que ce soit nécessaire. Il me semble que nombreux sont les juristes qui, comme moi, seraient prêts à faire quelques entretiens et débats avec les élèves. Que les cours magistraux sont à leur place dans les universités et doivent y rester. Que ce dont les élèves des écoles ont besoin, c’est d’exemplarité et non de règles et de dogmes. Surtout pas appris par cœur sans être compris.

 

                                                                                  Marc Albert CHAIGNEAU

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 10:20

Un ambassadeur américain a été tué. Des ambassades et consulats de pays occidentaux sont assiégés, pillés, détruits. De nombreux meurtres, lynchages et violences diverses sont commis dans des pays « arabo-musulmans ». Des musulmans intégristes crient au blasphème pour un film qui, s’il n’avait fait l’objet de ces violences, serait resté confidentiel et totalement inconnu de la quasi-totalité de la population mondiale, y compris aux USA.

 

Je n’ai vu que quelques extraits du film « L’innocence des musulmans » qui semble être un navet sans importance, ni véritable intérêt. Ma foi me suffit et je n’éprouve pas le besoin de la confronter à d’autres, ni à quelque forme de prosélytisme. Mais je dois constater que si les musulmans, comme ils le prétendent, sont choqués du message qu’il contient et des propos qui y sont tenus, ils ont eu tort de lui donner une telle publicité et d’entrainer sa diffusion tout autour de la planète. Qu’ils auraient mieux fait de le laisser dans le silence, dans lequel il aurait naturellement été confiné.

 

Le blasphème est « une parole ou un discours qui insulte violemment la divinité. » Si l’on croit dans un Dieu unique, quel que soit le nom qu’on lui donne, il ne peut s’agir que du même, la façon dont on le révère ou l’honore ne peut dépendre que de la foi, de la croyance de chacun. Vouloir imposer ses convictions, les guerres de religion l’ont montré, n’aboutit qu’à des simagrées et conversions de façade. La violence peut imposer la soumission, pas modifier les croyances ou les convictions. Les effets sont plutôt inverses. Quelle est la valeur d’une divinité, qui a besoin de la violence des hommes, pour être reconnue ? Quelle responsabilité ont l’ambassadeur ou les ressortissants occidentaux au titre d’un film qu’ils n’ont jamais vu, ni même jamais entendu parler ?

 

Le Coran est-il un livre saint ? Il l’est pour les musulmans et Mahomet, qui en est l’auteur, prophète d’Allah (Dieu en arabe) doit être révéré comme représentant divin. Dans ce cas, si le livre est sain, s’il contient un message divin, toute critique, toute insulte, toute injure, ne sont-elles pas dérisoires et sans aucune portée ? Pourquoi s’en émouvoir ? Pourquoi  vouloir accorder une telle importance au blasphème ?

 

Ce d’autant plus que les conséquences, vont à l’inverse, de ce à quoi il est prétendu. Dans les pays occidentaux, la plupart des musulmans cherchent à faire accepter leur religion en prétendant qu’elle reste modérée et n’empêche pas l’intégration dans des sociétés civiles et démocratiques.

 

La situation dans de nombreux états « musulmans » tend à contredire ce discours. En effet, il est manifeste que les minorités religieuses, notamment chrétiennes, font l’objet d’un profond ostracisme. Allant souvent même jusqu’à l’exclusion de toute fonction administrative ou politique. Victimes d’exactions et d’attentats. Ne bénéficiant généralement d’aucune liberté d’expression et dans l’impossibilité de faire valoir leurs libertés et droits politiques, sauf à entrainer des sanctions contre la communauté, des violences soi-disant populaires, mais le plus souvent initiées et téléguidées par des extrémistes religieux. Avec l’indulgence des gouvernements politiques, qui préfèrent détourner pudiquement les yeux.

 

Peut-on compatir avec les musulmans, au titre des injures et des insultes, soi-disant contenues dans ce film ? Comprendre ces débordements de violence ? Leur chercher des excuses ?

 

La littérature contient des centaines de livres, le cinéma des dizaines de films, mettant en cause, critiquant, à un point pouvant facilement être considéré comme injure ou insulte, la divinité de Jésus et toutes les valeurs les plus sacrées de la chrétienté et du catholicisme. Mettant en cause l’existence de Dieu, la virginité de marie, la résurrection de Jésus,  prétendant au caractère apocryphe des évangiles … Ceci ne donne jamais lieu qu’à quelques vagues protestations de l’église et à des manifestations pacifiques d’une poignée de marginaux.

 

Nous avons connu la sainte inquisition, il ya cinq siècles, son avatar, l’OPUS DEÏ qui n’a connu qu’un long déclin. Au sein de nos sociétés, la foi et la religion sont désormais cantonnés dans la sphère privée. La séparation de l’église et de l’état a été prononcée et mise en œuvre. Des imams la remettent en cause en faveur de l’islam.

 

Dès avant ces excès, au sein de nos sociétés, il est clair que des représentants de l’islam prétendent à imposer leur religion dans la société civile et la vie publique. Le voile en a été un premier signe, ils sont de plus en plus nombreux et manifestes. Allant jusqu’à la construction des mosquées par des fonds publics, imposées à des populations en violation de leurs foi et convictions. Il est vrai que ce phénomène tend à remplir un vide. Que la morale a quasiment disparu des règles de fonctionnement de nos sociétés. Que les religions et particulièrement l’islam, prétendent remplir ce vide, proposer une solution à l’immoralité ambiante, pour certains de ses représentants, de propos délibéré.

 

Il y a là un véritable problème. L’enseignement de la morale dans les écoles, à condition qu’elle soit fondée sur le seul socle actuellement incontestable, qui est la loi de la république, seule apte à exprimer le « contrat social », est un élément de solution. Ce ne sera néanmoins pas suffisant.

 

Il est nécessaire et même indispensable que les mandataires, qu’ils soient sociaux ou politiques, respectent leurs mandats dans l’intérêt de leurs mandants et non dans leur propre intérêt, comme c’est le cas à l’heure actuelle. Les directions à prendre sont connues, il n’est plus besoin de diriger mais de servir. La concentration des pouvoirs a échoué et le transfert de ces pouvoirs d’un clan à un autre ne modifie que fort peu la situation. Chacun en est conscient, si peu sont capables de l’exprimer clairement. Pour les hommes politiques, ne pas mettre en œuvre le programme pour lequel ils ont été élus est malhonnête. S’ils sont mandataires, ceci devrait entrainer la révocation de leur mandat. Pour les dirigeants sociaux, assurer la pérennité de l’entreprise, la conservation des valeurs qui la constituent, notamment humaines, devrait être la première préoccupation. Il est choquant et sans véritable fondement, que seuls des « actionnaires » désignent les dirigeants et choisissent la stratégie. Les salariés devraient, au moins de façon égale avec eux, participer à ces décisions. Pour les rémunérations des dirigeants, elles ne devraient être votées que par les salariés.

 

Nous avons le diagnostic et quelques remèdes aptes à traiter l’origine de la maladie. Mais notre sujet concerne des symptômes. Les violences ci-dessus décrites en font partie, qui ne sont ni spontanées, ni innocentes. La médecine traditionnelle tend à traiter les symptômes, sans avoir besoin de connaitre les causes des maladies. Il s’agit dans ce cas de combattre et non de compatir.

 

L’islam est une religion et doit rester dans la sphère privée, au même titre que les autres. Si ses représentants remettent en cause le « contrat social », ils s’en excluent eux-mêmes et ne peuvent prétendre en bénéficier. La sainteté du Coran, la divinité d’Allah, la bénédiction de Mahomet, sont des valeurs religieuses. Elles n’ont pas plus à être défendues par les autorités civiles que la sainteté de la Bible, la divinité de Jéhovah, ou le messianisme de Jésus.

 

Les autorités civiles ont à défendre la sûreté, qualifiée plus souvent, à mon avis à tort, de sécurité, des populations, de leurs ressortissants en France, en Europe et à l’étranger. Les « intérêts » politiques et surtout financiers, doivent passer après. C’est une règle morale. Prendre en compte des intérêts financiers, économiques ou politiques, en concurrence avec la souffrance humaine, n’est pas amoral, mais immoral. Considérer un propos, un écrit, un film, comme un « blasphème » est une question de conscience religieuse pour laquelle chacun se réfère à l’autorité qui lui convient, à titre privé. Dans le domaine public, les autorités doivent assurer l’ordre sans en tenir compte.

 

                                                                                  Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                  PUTEAUX, le 15 septembre 2011

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 10:12

Lorsque l’augmentation des taux d’imposition aboutit à une baisse de recettes, il me semble que l’on est légitimement en droit de se demander quel est l’objectif véritable de cette augmentation.

 

Lorsque la suppression d’abattements, des réductions d’impôts, ont le même résultat, la même question se pose.

 

Dans plusieurs articles publiés, j’ai donné l’exemple de la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés qui à 25 % avait rapporté plus qu’à 50 %. Ce phénomène n’est pas exceptionnel, il n’est même pas rare. Les raisons en sont simple, la principale en est même évidente : la fiscalité est conçue par le législateur sur l’incitation du ministère des finances « a posteriori », c'est-à-dire en considérant que toutes choses, notamment le comportement des contribuables, seront égales, alors que pour la plupart des assujettis, la fiscalité est considérée « a priori », comme un élément de gestion pris en compte dès l’élaboration de comptes prévisionnels, voir du projet d’exploitation.

 

Pour prendre un exemple simple et facilement compréhensible, l’augmentation de la taxation des plus values immobilières a des effets qui vont à l’opposé des objectifs prétendus. Ce type de taxation repose d’abord sur une fiction, qui est celle imposée par la valeur légale de la monnaie. Considérer qu’un bien, un appartement de trois pièces par exemple, a vu sa valeur augmenter de 50 % ou doubler en dix ans, alors qu’il n’a profité que d’un entretien courant, sans travaux importants, ni modification substantielle de son environnement, est une erreur. Il n’apporte rien de plus, rend le même service, en outre, pour le remplacer par un bien équivalant, il faudra débourser une somme égale à son prix actuel et non au prix d’achat antérieur. Ainsi, après avoir payé une imposition de la plus value, le vendeur devra réemprunter pour racheter l’équivalent. Personne de raisonnable ne le fait, ni ne le fera. Comme, en dehors de la taxation des plus values, les ventes rapportent au trésor, ne serait-ce que par les droits de mutation, les transactions annulées entrainent logiquement une baisse des recettes. Par voie de conséquence, une baisse d’activité des agences immobilières, des notaires, des banques, des entreprises de bâtiment et de leur fiscalité, donc des recettes de l’état.

 

Nous sommes au cœur de ce grand débat de la fiscalité confiscatoire, qui agite les fiscalistes et autres juristes d’affaires depuis des décennies. La thèse opposée envisage une fiscalité incitative. Elle n’a jamais connu que peu d’écho dans le débat politique, car elle se prête beaucoup moins bien, plus difficilement, aux slogans et aux idées simplistes ou populistes. Les messages de la campagne électorale pour les législatives du Front de Gauche et des écologistes m’a frappé sur ce point. Il y est dit que capitaux et capitalistes seront frappés, que les licenciements seront interdits. Rien sur les moyens qui permettraient de mettre en œuvre de telles mesures. Pourtant l’expérience, l’histoire, a montré qu’une attaque forte des capitaux et des capitalistes, une fiscalité confiscatoire, les faisait disparaitre, que l’interdiction des licenciements avait pour premier effet la suppression des embauches. Personne ne dit comment ces obstacles pourraient être surmontés. En outre il est désormais bien connu que les entreprises gérées sous le modèle communiste sont incapables d’être rentables et que seul le profit assure leur pérennité.

 

Daniel Cohn Bendit critique l’action du gouvernement disant qu’il ne sert à rien d’élire un président de gauche, qui forme un gouvernement de gauche, pour appliquer le même genre de politique que son prédécesseur de droite. Sans doute a-t-il raison, mais il ne propose aucune solution alternative qui permette de résoudre les problèmes. Les slogans n’y suffiront pas. Les mesures qui se sont avérées inefficace dans le passé le seront tout autant dans l’avenir. Elles seront d’autant moins efficaces que nombreux sont ceux qui se souviennent des conséquences qu’elles avaient eu et qui, les anticipant, en accélèreront les effets. 

 

Comment sortir la fiscalité de la démagogie et du populisme ? Cesser de flatter les instincts de la « populace » à la jalousie et à l’envie. Même si nous avons parfois l’impression d’y replonger, nous ne sommes plus à l’époque des démagogues Athéniens, ni des discours de BOSSUET. Néanmoins, ce sont bien les mentalités qui restent à changer.

 

Renoncer à l’idée d’imposer « l’impôt » pour revenir à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pour rechercher un « contribution », aux services publics, aux tâches collectives, à l’intérêt général. Et pour cela abandonner les slogans partisans pour rechercher des solutions humanistes. Ne pas chercher l’avantage des uns au détriment des autres, mais la préservation des intérêts de chacun. Considérer notamment que personne ne peut avoir de droit sans avoir à assumer des obligations, ou des devoirs équivalents.

 

Le socialisme consiste à préserver l’humain, à faire passer les valeurs humaines avant celles de la finance et de l’économie. Encore faut-il les définir. Et pour que la finance n’en fasse pas partie, il faut que le paramètre financier en soit exclu. Ce qui ne semble être à l’ordre du jour d’aucun parti. En outre, il faut en tirer les conséquences, ce qui devra faire l’objet d’un débat dont il ne semble pas non plus que les conditions soient réunies. Le droit à une vie décente peut être défini en dehors de tout paramètre financier, ce qui ouvrira la voie à d’autres moyens et à d’autres perspectives.

 

Pour en revenir à la fiscalité en particulier et à sa dimension démagogique, le critère est simple à définir : l’efficacité ne peut s’apprécier qu’au regard des conséquences, pas seulement de celles voulues et recherchées, mais de toutes celles induites, dont il n’est généralement pas tenu compte, surtout lorsqu’elles ne vont pas dans le sens annoncé ou ne sont pas conforme à l’objectif prétendu.

 

« Faire payer les riches » est, reste et restera un slogan, aussi longtemps qu’il ne sera pas tenu compte de leur avis et de leurs réactions. Aucun état n’a les moyens de contrôler et maîtriser les opérations internationales. Les soi-disant mesures prises contre les paradis fiscaux ne sont, au mieux, que des écrans de fumée. La crise financière, la crise de l’Euro, ne pourront trouver de solution qu’après une harmonisation (qui ne sera pas une uniformisation) des fiscalités européennes.

 

Toute réforme fiscale nécessite donc une concertation au niveau européen. Les allemands en sont conscients et le désirent. Sans doute leur projet et leur conception sont-ils très différents des nôtres, mais l’Espagne, l’Italie et le Portugal seront sans doute plus proches de nos thèses que des leurs. La seule annonce de l’élaboration du projet aurait des effets bénéfiques sur les marchés financiers. La lancer est une mesure facile à prendre, même si sa réalisation risque d’être longue et difficile.

 

Monsieur Mélanchon veut sauver les entreprises en difficulté, son projet est louable et presque qu’unanimement apprécié et soutenu. Les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’un tel projet n’existent malheureusement pas. Les problèmes étant actuels et urgents, leur création risque de ne pouvoir intervenir à temps.

 

Il est donc urgent, plutôt que de continuer à diffuser des slogans démagogiques, de rechercher la mise en œuvre de moyen réellement efficaces et susceptible d’aboutir.

 

Marc Albert CHAIGNEAU

            PUTEAUX, le 13 juin 2012

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 05:29

Nombreux sont ceux, et nos dirigeants les premiers, qui croient pouvoir « sauver » le système social, en lui appliquant les règles de la finance. En voulant à toute force en «équilibrer les comptes ». Assurer la couverture des « dépenses » par des « recettes ».

 

Pourtant, si la finance est bien le domaine de la monnaie, des flux monétaires, celui du système social devrait être celui de la « solidarité ». Il est vrai que la conception qui en est actuellement présentée relève plus, d’un côté de l’extorsion de fonds, de l’autre du parcours d’obstacle pour obtenir les prestations. Que les sentiments qui y président et devraient en constituer la base, en ont été totalement exclus.

 

Soumettre le système social à la finance revient un peu à opposer une équipe de football à une équipe de basket, en les faisant jouer sur le terrain de football, avec les règles du football et à s’étonner ensuite que les basketteurs soient écrasés.

 

Chaque système, chaque structure sociale, chaque société, doit être soumise à des règles conformes à sa finalité. La solidarité est d’abord un sentiment, qui s’exprime par l’entraide, l’échange, de services notamment. Nombreux sont ceux qui, à titre personnel, dans un cadre familial ou caritatif, pratiquent déjà cette solidarité. Encore plus nombreux sont ceux qui ne le font pas, qui considèrent que les cotisations qu’ils versent, agrémentés de quelques petits dons obligeamment assortis de quelques avantages fiscaux, sont suffisants pour leur assurer bonne conscience.

 

Or la solidarité ne peut s’exprimer que par l’action directe. Un véritable engagement motivé par le désir, la volonté de contribuer, de rendre service à nos semblables : Un comportement désintéressé. L’humanisme et l’empathie, qui sont parfaitement incompatibles avec les critères financiers.

 

Comment résoudre ce problème ? La solution est contenue dans l’exposé de la question : dé-professionnaliser les fonctions sociales, autant qu’il est possible. Assurer le maximum de services par la contribution volontaire et à titre gracieux des citoyens, dans les domaines qu’ils choisissent en fonction de leurs désirs et compétences.

 

Comment mettre en œuvre un tel système ? Il faut considérer deux perspectives, à traiter de façon distincte.

A court terme : instituer un « service social », ou « service civique », ou chaque citoyen, dès l’âge de 16 ans et aussi longtemps que sa santé le lui permettrait, serait tenu de consacrer 4 ou 5 heures par semaines, à des fonctions sociales non rémunérées. Entretien, petits services, administration, assistance ou formation à ces fonctions, dans les hôpitaux, la justice, l’enseignement, les services municipaux, les administrations … En fonction de ses goûts, compétences, disponibilités, contraintes personnelles et géographiques … Permettant aux contribuables modestes de ne plus acquitter d’impôts, aux non imposables de contribuer néanmoins et de ne plus se voir considérés comme des « assistés », de bénéficier ainsi d’un mode nouveau d’insertion sociale.

A long terme : enseigner dès l’école primaire et sans interruption jusqu’à la citoyenneté, les disciplines indispensables à la vie sociale : secourisme, premiers soins, notions de droits, règles nécessaires pour « vivre ensemble », initiation aux fonctions sociales et aux services publics, justice, contribution … En commençant, à l’inverse de ce qui est habituellement pratiqué dans l’enseignement, par la pratique et en abordant la théorie que lorsque la première est acquise, au fur et à mesure des besoins pour en assurer la maîtrise.

Est-ce utopique ? UTOPIA est un pays imaginaire, l’invention d’un modèle « ex nihilo », à partir de rien d’autre, que quelques idées généreuses. Mon projet ne l’est pas, pour partir de la situation actuelle, « ici et maintenant », sans en exclure ou vouloir en détruire aucun élément, mais avec pour seul objectif de les faire évoluer dans un sens favorable. Alors que nous sommes nombreux à penser que la situation ne cesse de se dégrader à un rythme accéléré.

 

Nombreux sont encore ceux qui vont craindre que la mise en œuvre d’un tel projet ne porte atteinte à leur situation. Tout dépendrait de la façon de s’y prendre, pour chacun d’aborder le changement. En essayant de s’en faire un atout, ou de s’y opposer, expressément et délibérément. Ou, comme il est souvent d’usage actuellement, en le dissimulant, en y mettant mauvaise foi et mauvaise volonté. Car, et nous le savons tous, il est facile de « faire semblant ». De multiplier les tâches inutiles pour avoir l’air occupé, ou pour manifester son pouvoir, sa domination. De « faire durer » un travail, dans la crainte de n’en avoir plus ensuite. Toutes attitudes qui contribuent à la gravité de la situation actuelle, sans en être à proprement parler les causes.

 

Au-delà, le véritable problème serait de mettre en œuvre un tel système. Sans qu’il soit, comme ce qui existe déjà, détourné de sa finalité pour en faire un instrument de domination.

 

Pour cela, la seule solution est l’action individuelle, volontairement coordonnées collectivement et sans délégation ou représentation. Plus facile à dire qu’à faire. Mais les nombreuses ONG (trop nombreuses et sans coordination) montrent une partie de ce qu’il est possible de faire. Se rassembler autour des thèmes que l’on a le plus à cœur de défendre, dans les lieux et services dont on se sent le plus proches et proposer ses services en faisant valoir ses compétences. J’ai connaissance d’exemples concrets : dans un hôpital, un artisan peintre, dont la femme était soignée dans le service, avait proposé, voyant le mauvais état de la peinture des couloirs, de les repeindre gracieusement. Bien sûr, cela lui a été refusé pour faire appel à une entreprise, qui a coûté beaucoup plus cher et ainsi creusé un peu plus le déficit de la Caisse d’Assurance Maladie, ou de l’hôpital. Dans une autre circonstance, c’est un électricien qui, sans ne rien demander à personne, a dépanné une installation électrique, dans un autre service.

 

Ceci suppose en outre, un changement des mentalités. L’abandon par beaucoup des prérogatives auxquelles ils s’accrochent, sous le vain prétexte d’une efficacité qui n’est pas au rendez-vous. De risques, qui sont en fait beaucoup moins graves, que ceux qu’ils font eux même courir en n’assurant pas la bonne fin de leurs missions pour des « raisons budgétaires ». Demandant toujours plus et réalisant toujours moins.

 

En effet, la solution est là ! Pour assurer le jeu d’une véritable solidarité au sein du système social, il faut non seulement en exclure la finance, mais également les relations de compétition, de concurrence et y limiter de façon drastique les fonctions administratives et leur cortège de création de tâches aussi inutiles que contraignantes. Appliquer le principe du premier arrivé, premier servi, celui du premier confronté au problème, premier chargé de le résoudre.

 

Ce, toujours animé par le désir de s’entraider. Le désir d’aider son prochain est la seule motivation qui puisse assurer une véritable solidarité. Tous autres sentiments, ou raisons, doivent en être exclus car ils ne peuvent constituer que des obstacles et des dévoiements de celle-ci.

 

La mise en œuvre d’un tel projet ne peut s’envisager qu’à long terme. Demandera beaucoup de bonne volonté à nombre d’entre nous. Ce me semble être une raison suffisante pour commencer « ici et maintenant ».

 

                                                                                              Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                              PUTEAUX, le 13 avril 2012

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 07:00

Nombreux sont ceux, et nos dirigeants les premiers, qui croient pouvoir « sauver » le système social, en lui appliquant les règles de la finance. En voulant à toute force en «équilibrer les comptes ». Assurer la couverture des « dépenses » par des « recettes ».

 

Pourtant, si la finance est bien le domaine de la monnaie, des flux monétaires, celui du système social devrait être celui de la « solidarité ». Il est vrai que la conception qui en est actuellement présentée relève plus, d’un côté de l’extorsion de fonds, de l’autre du parcours d’obstacle pour obtenir les prestations. Que les sentiments qui y président et devraient en constituer la base, en ont été totalement exclus.

 

Soumettre le système social à la finance revient un peu à opposer une équipe de football à une équipe de basket, en les faisant jouer sur le terrain de football, avec les règles du football et à s’étonner ensuite que les basketteurs soient écrasés.

 

Chaque système, chaque structure sociale, chaque société, doit être soumise à des règles conformes à sa finalité. La solidarité est d’abord un sentiment, qui s’exprime par l’entraide, l’échange, de services notamment. Nombreux sont ceux qui, à titre personnel, dans un cadre familial ou caritatif, pratiquent déjà cette solidarité. Encore plus nombreux sont ceux qui ne le font pas, qui considèrent que les cotisations qu’ils versent, agrémentés de quelques petits dons obligeamment assortis de quelques avantages fiscaux, sont suffisants pour leur assurer bonne conscience.

 

Or la solidarité ne peut s’exprimer que par l’action directe. Un véritable engagement motivé par le désir, la volonté de contribuer, de rendre service à nos semblables : Un comportement désintéressé. L’humanisme et l’empathie, qui sont parfaitement incompatibles avec les critères financiers.

 

Comment résoudre ce problème ? La solution est contenue dans l’exposé de la question : dé-professionnaliser les fonctions sociales, autant qu’il est possible. Assurer le maximum de services par la contribution volontaire et à titre gracieux des citoyens, dans les domaines qu’ils choisissent en fonction de leurs désirs et compétences.

 

Comment mettre en œuvre un tel système ? Il faut considérer deux perspectives, à traiter de façon distincte.

A court terme : instituer un « service social », ou « service civique », ou chaque citoyen, dès l’âge de 16 ans et aussi longtemps que sa santé le lui permettrait, serait tenu de consacrer 4 ou 5 heures par semaines, à des fonctions sociales non rémunérées. Entretien, petits services, administration, assistance ou formation à ces fonctions, dans les hôpitaux, la justice, l’enseignement, les services municipaux, les administrations … En fonction de ses goûts, compétences, disponibilités, contraintes personnelles et géographiques … Permettant aux contribuables modestes de ne plus acquitter d’impôts, aux non imposables de contribuer néanmoins et de ne plus se voir considérés comme des « assistés », de bénéficier ainsi d’un mode nouveau d’insertion sociale.

A long terme : enseigner dès l’école primaire et sans interruption jusqu’à la citoyenneté, les disciplines indispensables à la vie sociale : secourisme, premiers soins, notions de droits, règles nécessaires pour « vivre ensemble », initiation aux fonctions sociales et aux services publics, justice, contribution … En commençant, à l’inverse de ce qui est habituellement pratiqué dans l’enseignement, par la pratique et en abordant la théorie que lorsque la première est acquise, au fur et à mesure des besoins pour en assurer la maîtrise.

Est-ce utopique ? UTOPIA est un pays imaginaire, l’invention d’un modèle « ex nihilo », à partir de rien d’autre, que quelques idées généreuses. Mon projet ne l’est pas, pour partir de la situation actuelle, « ici et maintenant », sans en exclure ou vouloir en détruire aucun élément, mais avec pour seul objectif de les faire évoluer dans un sens favorable. Alors que nous sommes nombreux à penser que la situation ne cesse de se dégrader à un rythme accéléré.

 

Nombreux sont encore ceux qui vont craindre que la mise en œuvre d’un tel projet ne porte atteinte à leur situation. Tout dépendrait de la façon de s’y prendre, pour chacun d’aborder le changement. En essayant de s’en faire un atout, ou de s’y opposer, expressément et délibérément. Ou, comme il est souvent d’usage actuellement, en le dissimulant, en y mettant mauvaise foi et mauvaise volonté. Car, et nous le savons tous, il est facile de « faire semblant ». De multiplier les tâches inutiles pour avoir l’air occupé, ou pour manifester son pouvoir, sa domination. De « faire durer » un travail, dans la crainte de n’en avoir plus ensuite. Toutes attitudes qui contribuent à la gravité de la situation actuelle, sans en être à proprement parler les causes.

 

Au-delà, le véritable problème serait de mettre en œuvre un tel système. Sans qu’il soit, comme ce qui existe déjà, détourné de sa finalité pour en faire un instrument de domination.

 

Pour cela, la seule solution est l’action individuelle, volontairement coordonnées collectivement et sans délégation ou représentation. Plus facile à dire qu’à faire. Mais les nombreuses ONG (trop nombreuses et sans coordination) montrent une partie de ce qu’il est possible de faire. Se rassembler autour des thèmes que l’on a le plus à cœur de défendre, dans les lieux et services dont on se sent le plus proches et proposer ses services en faisant valoir ses compétences. J’ai connaissance d’exemples concrets : dans un hôpital, un artisan peintre, dont la femme était soignée dans le service, avait proposé, voyant le mauvais état de la peinture des couloirs, de les repeindre gracieusement. Bien sûr, cela lui a été refusé pour faire appel à une entreprise, qui a coûté beaucoup plus cher et ainsi creusé un peu plus le déficit de la Caisse d’Assurance Maladie, ou de l’hôpital. Dans une autre circonstance, c’est un électricien qui, sans ne rien demander à personne, a dépanné une installation électrique, dans un autre service.

 

Ceci suppose en outre, un changement des mentalités. L’abandon par beaucoup des prérogatives auxquelles ils s’accrochent, sous le vain prétexte d’une efficacité qui n’est pas au rendez-vous. De risques, qui sont en fait beaucoup moins graves, que ceux qu’ils font eux même courir en n’assurant pas la bonne fin de leurs missions pour des « raisons budgétaires ». Demandant toujours plus et réalisant toujours moins.

 

En effet, la solution est là ! Pour assurer le jeu d’une véritable solidarité au sein du système social, il faut non seulement en exclure la finance, mais également les relations de compétition, de concurrence et y limiter de façon drastique les fonctions administratives et leur cortège de création de tâches aussi inutiles que contraignantes. Appliquer le principe du premier arrivé, premier servi, celui du premier confronté au problème, premier chargé de le résoudre.

 

Ce, toujours animé par le désir de s’entraider. Le désir d’aider son prochain est la seule motivation qui puisse assurer une véritable solidarité. Tous autres sentiments, ou raisons, doivent en être exclus car ils ne peuvent constituer que des obstacles et des dévoiements de celle-ci.

 

La mise en œuvre d’un tel projet ne peut s’envisager qu’à long terme. Demandera beaucoup de bonne volonté à nombre d’entre nous. Ce me semble être une raison suffisante pour commencer « ici et maintenant ».

 

                                                                                              Marc Albert CHAIGNEAU

                                                                                              PUTEAUX, le 13 avril 2012

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