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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 07:07

Nombre de journalistes et de politiques, s’étonnent du fait que les citoyens n’ont plus confiance dans les politiques.

Constatons que, les divers gouvernements qui se sont succédé, n’ont jamais abouti à des résultats conformes à leurs promesses. Le problème qui préoccupe le plus les français, le chômage, priorité des différents gouvernements, ne fait que croitre et l’essentiel des résultats de leur politique consiste à nier la réalité, ou dissimuler les résultats. La délinquance des cités, ne diminue pas, même dans les statistiques. La pauvreté, l’immigration clandestine croissent. Les politiques sont persuadés qu’ils déploient un dévouement admirable, dont ils sont mal récompensés et ne sont pas responsables de l’évolution de la situation, qui serait due à l’intervention de facteurs extérieurs, sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir. Si nous examinons les processus, la situation actuelle est la conséquence logique de leur politique et de leur méthode.

Les journalistes et grands médias, mettent « à la une », les situations et faits divers les plus dramatiques, soi-disant pour réveiller la conscience de la population, en fait pour s’assurer de l’audience et les recettes publicitaires liées. Pour se conformer à ce qui est présenté par les médias, des lois, des règlements, sont votés par rapport aux situations dramatiques, sans tenir compte de leur caractère exceptionnel. Les mesures destinées à atteindre quelques personnes s’appliquent à des millions, de façon uniforme, aboutissant à des atteintes aux libertés dignes d’un régime autoritaire.

Ce phénomène est devenu prépondérant dans la législation française. La logique voudrait que la règle soit fondée sur le cas général et non sur l’exception, devant être traitée comme telle. Toutes les lois actuelles sont fondées sur des cas exceptionnels, voire unique. Ce qui explique à la fois l’impossibilité de les appliquer, leur manque d’efficacité, la démotivation des agents administratifs et la désaffection des citoyens.

L’origine de cette dérive se trouve dans la volonté de concentrer le pouvoir, aboutissant à une uniformisation des informations permettant leur traitement statistique global. Une situation ponctuelle demande à être traitée en prenant en considération tous ses éléments, facteurs et conditions. Ce n’est possible que pour celui qui se trouve au contact direct. Pour regrouper les problèmes, il faut simplifier, schématiser, donc supprimer des données.

La solution consiste dans l’inversion, objet de mon essai : « De la révolution à l’inversion » Edilivre. Pour inverser la tendance, ne pas suspecter ou contraindre un million de citoyens pour détecter deux ou trois délinquants. Ne pas fixer des règles abstraites et liberticides, mais laisser aux citoyens et aux agents de l’administration, la possibilité de résoudre les problèmes qui leur sont soumis. En comprenant que les règles actuelles n’assurent aucun « égalité », mais une uniformité, qui en est l’opposé. Un tel changement peut sembler trop radical pour pouvoir être mis en œuvre. Le faire brutalement causerait sans doute de grands désordres. Il serait simple, bien sûr moins rapide, d’inverser la tendance et d’opérer les changements progressivement, en douceur.

Marc Albert CHAIGNEAU

PUTEAUX, le 30 novembre 2015

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 08:22

L’annonce de l’organisation, au Royaume Uni, d’un référendum sur son adhésion à l’Europe est l’expression d’un malaise au sein de l’Europe.

Ce n’en est ni la première, ni la dernière manifestation, mais elle fait partie de celles qui montrent la fragilité des institutions européennes, entrainant le risque de leur disparition.

Ceci me remémore la campagne menée en France sur l’adhésion au traité européen. Celle-ci fut caricaturale, comme va sans doute l’être celle qui va se dérouler au Royaume Uni. En effet, le débat public présentait ce traité, mal conçu, mal pensé, mal écrit et auquel à peu près aucun de ceux qui l’avaient lu n’envisageait d’adhérer, comme le seul accès possible à l’Europe.

La plupart des européens, surtout parmi les jeunes, ne se posent pas la question de savoir s’ils sont, ou non, européen. Ils ont conscience de l’être et ceci ne leur pose que rarement des problèmes. Une éventuelle adhésion aux instances et conventions européennes est un autre débat. Car là, l’écrasante majorité se réduit à une faible minorité. Tout le monde, ou presque souhaite l’Europe, mais pas celle des administrations, des politiques et de la finance, donc pas telle qu’elle existe actuellement.

Les dirigeants et les instances européennes semblent dévoyés et sont décrédibilisées par leur action. Celle-ci apparait toujours favorable aux grandes entreprises internationales, aux administrations nationales et supranationales et particulièrement à la finance, au détriment du tissu social et des populations.

Si rares sont ceux qui savent en analyser les causes, nombreux sont ceux qui ressentent le malaise.

La « libre circulation » donne des exemples éclairants. Pour celle des biens et de la finance, il est de mieux en mieux connu, que des entreprises en tirent le plus grand profit par l’importation, à bas prix, de biens en provenance du tiers monde, ou de pays pauvres, où leur production maintient dans la misère des populations vulnérables, avec la complicité des gouvernements et autres profiteurs locaux. Pour celle des populations, là encore il s’agit de l’exploitation de la misère, en faisant venir de pays pauvres, une main d’œuvre sous-payée, constitutive d’un lumpenprolétariat qui entraine lui-même vers la misère, les populations avec lesquelles il se trouve en concurrence.

Bien sûr, ceci est présenté, non comme le résultat d’une politique, mais comme une conséquence inéluctable de la mondialisation en marche et dont personne n’aurait la maîtrise. Ce qui ne peut apparaître vrai qu’au terme d’une analyse et d’une présentation partielle et partiale.

La doctrine, ou le dogme actuel est que le libre échange est une forme de liberté et que le protectionnisme est une sorte de contrainte archaïque. Le problème étant que le soit disant « libre échange » s’avère être une loi de la jungle, ou la principale caractéristique n’est pas la liberté mais la contrainte des plus forts sur les plus faible, leur totale irresponsabilité et impunité. Que toute mesure tendant à protéger les plus faibles est présentée comme protectionniste.

Or, les échanges internationaux détruisent les économies locales, favorisant les dirigeants et profiteurs au détriment des populations laborieuses qui, ne trouvant plus de débouchés locaux pour leurs produits, se voient contraints de produire pour l’exportation à des prix qui leurs assurent plus de quoi vive décemment.

Les choses sont présentées autrement et les gouvernements, la grande distribution, les publicitaires et médias vantent les baisse de prix des produits internationaux. Et lorsqu’ils évoquent les misères, ils se gardent bien de faire le lien entre les deux phénomènes. Qui est lui-même exploité dans ce qui est appelé « le commerce équitable ».

Si une certaine mondialisation, c’est-à-dire la diffusion de données, de certaines marchandises et service est inéluctable, les conditions dans lesquelles elles se déroulent sont déterminées par des choix politique. Les actuelles négociations entre l’Europe et les USA suffisent à le démontrer. La simple lecture des communiqués et des sujets traités suffit pour se rendre compte à la fois de la dimension financière et du mépris des citoyens et des intérêts de santé publique, dans l’objet de ces négociations.

Ce dont les populations, les citoyens, ont besoin, c’est d’échanges locaux. D’une économie locale équilibrée et de services, notamment sociaux, à leur portée. A de très rares exceptions près, les importations ne concernent, dans la plus grande partie de l’Europe, que des produits superflus et qu’une saine gestion locale saurait remplacer.

La défense d’une économie locale, qui assure à la fois l’emploi, les services et la paix sociale, n’a pas à être qualifiée de « protectionniste », ce qui n’est d’ailleurs pas un gros mot, contrairement à ce que prétendent politiques et économistes. La politique doit être au service des citoyens, de même que l’économie. Et la finance doit être à leur service. A l’inverse de ce qui se passe aujourd’hui, ou la politique et l’économie, se retrouvent au service de la finance, qui s’allient à l’administration pour asservir le citoyen. Quiconque a aujourd’hui à faire avec les administrations, les banques et les grandes entreprises, se rend compte qu’il est à leur service, qu’il est asservi et non servi. Qu’il n’a plus aucun moyen d’obtenir ce qu’il veut ou désire, mais seulement d’obtenir, par faveur spéciale, ce qu’on voudra bien lui allouer. Que cela lui plaise ou non.

Que chaque jour, sous prétexte d’une sécurité illusoire et jamais assurée, des libertés sont bafouées, réduites, supprimées.

Oui, il existe un malaise européen. Non, ce n’est pas à la mondialisation, mais à des choix politiques de dirigeants élus, pour mener des programmes à l’opposé de ce qu’ils font effectivement. Non, ce n’est pas inéluctable, mais il faut que les dirigeant soient responsables de leurs actes, doivent réparer les dommages qu’ils commettent, perdent leur mandat s’ils ne réalisent pas ce qu’ils ont promis.

Ceci est nécessaire à la survie de notre société, de l’Europe et des états qui la composent. Et lorsqu’ils seront détruits, il n’y aura pas de plan B, de deuxième chance ou de dernière carte à jouer. La partie sera définitivement perdue.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, 29 mai, 22 septembre 2015

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 08:15

Notre Président de la république a annoncé solennellement que nous étions en guerre.

Mais le sommes-nous vraiment ? Qu’est-ce que la guerre ?

Dans l’imaginaire collectif, le terme nous renvoie aux deux guerres mondiales, 39-45 et 14-18. La seconde, citée en premier, étant d’autant plus présente que de nombreux ouvrages, films et séries télévisées, lui sont consacrés. Sans doute du fait d’une lecture récente, il me renvoie plutôt à « L’art de la guerre » de SUN TZU. Ce n’est pas le seul ouvrage qui porte ce titre, mais c’est le plus ancien, puisqu’on le date généralement de 500 ans avant JC. Ce document ne contient pas de définition de la guerre, mais décrit et analyse tout ce qui contribue à une stratégie. Et c’est, il me semble, ce dont nous avons besoin. CLAUSEVITZ présente une formule qui me semble pouvoir servir de définition : « L’objectif politique, en tant que premier motif de la guerre, devrait être le critère permettant de déterminer à la fois le but de la force militaire et l’ampleur des efforts à déployer. »

Pour Littré, la première définition de la guerre est : « La voie des armes employée de peuple à peuple, de prince à prince, pour vider un différend. »

Dans cette guerre contre le soi-disant « Etat Islamique », qui n’est ni un état, ni une nation, mais un groupe armé destructeur de toute forme de société et de civilisation, quel est « l’objectif politique », « premier motif » de la guerre ? De notre côté, quel objectif politique poursuivons nous ? Contre quel peuple ou quel prince, devons-nous combattre ?

Je n’ai pas de réponse à ces questions. Et il me semble que le choix du terme pousse à se poser de mauvaises questions, auxquelles on ne peut pas trouver de réponse.

Les guerres mondiales étaient des guerres de conquête territoriale, certes soutenues par des idéologies et des modèles sociaux, mais qui opposaient des états et des armées, des institutions de même nature. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et les questions à se poser sont autres.

Pourquoi de jeunes gens élevés, nourris, vêtus, soignés, instruits et bénéficiant de conditions de vies enviables, comparées avec ce qui se passe dans le reste du monde, décident-ils un jour de combattre et détruire le système qui les a choyés ? Ont-ils réellement été choyés ? Assurer leurs besoins matériels leur a-t-il semblé suffisant ? De quoi souffrent-ils au point de vouloir mourir en détruisant ce qui leur a été offert ? Le fait qu’ils le fassent au nom d’une idéologie ou d’une religion, ne me semble pas l’élément principal à considérer et surtout pas primordial.

Je ne crois pas qu’ils se satisfassent de l’état de notre « démocratie » de spectacle. A la légitimité de dirigeants politiques cooptés au sein des partis, opposés dans une concurrence d’individus, pour appliquer ce qui leur apparaît comme la même politique. Au sein de laquelle la fortune, même mal acquise, est admirée et la misère, même injuste, méprisée.

Ils ne constituent pas une armée. Ils ne constituent pas un peuple. Les traiter en ennemis n’est pas la solution. Ce ne peut que grossir leurs rangs. Lorsqu’un corps est malade, il produit des anticorps, pour combattre les éléments pathogènes. Les processus naturels ne commencent généralement pas par la destruction des cellules malades. Ce n’est pas la bonne thérapie. Pour soigner une maladie, il faut d’abord un diagnostic juste. Un mauvais diagnostic entraine un traitement inadapté et ne permet pas d’obtenir un résultat satisfaisant.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, le 26 novembre 2015

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 08:12

Nombre de journalistes et de politiques, s’étonnent du fait que les citoyens n’ont plus confiance dans les politiques.

Constatons que, les divers gouvernements qui se sont succédé, n’ont jamais abouti à des résultats conformes à leurs promesses. Le problème qui préoccupe le plus les français, le chômage, priorité des différents gouvernements, ne fait que croitre et l’essentiel des résultats de leur politique consiste à nier la réalité, ou dissimuler les résultats. La délinquance des cités, ne diminue pas, même dans les statistiques. La pauvreté, l’immigration clandestine croissent. Les politiques sont persuadés qu’ils déploient un dévouement admirable, dont ils sont mal récompensés et ne sont pas responsables de l’évolution de la situation, qui serait due à l’intervention de facteurs extérieurs, sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir. Si nous examinons les processus, la situation actuelle est la conséquence logique de leur politique et de leur méthode.

Les journalistes et grands médias, mettent « à la une », les situations et faits divers les plus dramatiques, soi-disant pour réveiller la conscience de la population, en fait pour s’assurer de l’audience et les recettes publicitaires liées. Pour se conformer à ce qui est présenté par les médias, des lois, des règlements, sont votés par rapport aux situations dramatiques, sans tenir compte de leur caractère exceptionnel. Les mesures destinées à atteindre quelques personnes s’appliquent à des millions, de façon uniforme, aboutissant à des atteintes aux libertés dignes d’un régime autoritaire.

Ce phénomène est devenu prépondérant dans la législation française. La logique voudrait que la règle soit fondée sur le cas général et non sur l’exception, devant être traitée comme telle. Toutes les lois actuelles sont fondées sur des cas exceptionnels, voire unique. Ce qui explique à la fois l’impossibilité de les appliquer, leur manque d’efficacité, la démotivation des agents administratifs et la désaffection des citoyens.

L’origine de cette dérive se trouve dans la volonté de concentrer le pouvoir, aboutissant à une uniformisation des informations permettant leur traitement statistique global. Une situation ponctuelle demande à être traitée en prenant en considération tous ses éléments, facteurs et conditions. Ce n’est possible que pour celui qui se trouve au contact direct. Pour regrouper les problèmes, il faut simplifier, schématiser, donc supprimer des données.

La solution consiste dans l’inversion, objet de mon essai : « De la révolution à l’inversion » Edilivre. Pour inverser la tendance, ne pas suspecter ou contraindre un million de citoyens pour détecter deux ou trois délinquants. Ne pas fixer des règles abstraites et liberticides, mais laisser aux citoyens et aux agents de l’administration, la possibilité de résoudre les problèmes qui leur sont soumis. En comprenant que les règles actuelles n’assurent aucun « égalité », mais une uniformité, qui en est l’opposé. Un tel changement peut sembler trop radical pour pouvoir être mis en œuvre. Le faire brutalement causerait sans doute de grands désordres. Il serait simple, bien sûr moins rapide, d’inverser la tendance et d’opérer les changements progressivement, en douceur.

Marc Albert CHAIGNEAU

PUTEAUX, le 30 novembre 2015

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 07:59

L’image a été proposée de considérer les entreprises et travailleurs, forces vives de la nation, comme un cheval portant un jockey constitué des administrations. Cette image est bien sûre caricaturale et certains ne se sont pas privé de le dénoncer. Elle conserve, si on se donne la peine de l’affiner, une valeur. La force, le cheval, est constituée de la création de richesses, de biens et de services. L’obésité du jockey vient des obligations et charges, notamment administratives, inutiles ou indues, voire nuisibles.

La critique, elle-même caricaturale, vient de ceux qui vont considérer que la sûreté, assurée par la police, la santé, assurée par le corps médical et le système de soins, participent au jockey, à la charge du cheval. Le jockey n’est pas celui-là. Ces tâches sont utiles, nécessaires, voire indispensables. Ce qui constitue la charge indue n’est pas là. Elle se trouve dans la multiplication des fonctions et des tâches inutiles, qui grèvent le coût à la fois des biens et services des entreprises mais également ceux des services publics.

Il serait difficile d’en faire un inventaire qui, de toute façon, ne saurait être exhaustif. Mais il est assez facile de trouver des exemples significatifs. Dans le système de santé, qui n’a été frappé par la multitude et l’ampleur des tâches administratives, qui se sont développées au détriment des soins et des prestations. Ayant fréquenté les hôpitaux il y a une cinquantaine d’année, l’on y croisait rarement un administratif pour vingt ou vingt-cinq soignants. Désormais, par la financiarisation et la multiplication des tâches, il y a, au sein du système social, plus d’administratifs que de soignants. Il suffit d’interroger le personnel médical pour se rendre compte de la faible efficacité ou même de l’inefficacité de ces tâches administratives. Pour chaque fonction, chaque catégorie, il a des services, des caisses, des bureaux … Souvent même plusieurs.

Ceci étant vrai dans à peu près tous les domaines ou intervient l’administration publique. Pour avoir fréquenté la police, j’ai également pu en constater l’évolution depuis quelque dizaines d’années. Les rapports et tâches administratives y sont devenus plus importants que les missions de sûreté.

Mais, comme dans de nombreux autres domaines, les finances sont largement en tête. Et pourtant de nombreux jeunes agents se rendent compte que la fiscalité est d’autant plus injuste qu’elle est compliquée. Que la simplicité favorise les plus modestes et les plus honnêtes et la complexité les plus riches et les plus malhonnêtes. Que néanmoins chaque année, la fiscalité gagne en complexité à un point tel qu’eux-mêmes sont obligés de se limiter à une branche de la fiscalité, pour ne plus pouvoir se retrouver dans la diversité de ses arcanes.

Certains phénomènes manifestent particulièrement bien les dérives du système et combien les critères de justice et d’efficacité en sont écartés, pour ne plus survivre que dans des discours.

Sur le plan législatif, un phénomène est particulièrement frappant. Si l’on compare les textes classiques, depuis le Code Napoléon, par exemple, ceux-ci traitaient du cas général. Les cas particuliers ou marginaux étant, soit traités séparément, soit laissés à l’appréciation des tribunaux. Les textes actuels sont construits à l’inverse. On les détermine à partir des cas marginaux. Si, dans 10.000 cas, les choses se sont déroulées d’une façon « normale », mais dans un ou deux cas, des scandales ont fait la une de la presse, il ne sera tenu aucun compte des 10.000 cas normaux, mais le législateur se concentrera sur l’exception pour légiférer. Ce qui me semble délirant, électoraliste, démagogique, mais aberrant. Et explique la grande quantité et la très mauvaise qualité des textes actuels.

Leur inefficacité également. Les exemples pourraient être nombreux, mais la loi ALUR fournit un exemple particulièrement remarquable d’effets à l’opposé des intentions déclarées. Cette loi était, (est ?) en principe, ou d’après les déclarations de son initiatrice, (qui a fui ses responsabilités depuis) destinée à favoriser le logement des candidats locataires et favoriser l’accession à la propriété des personnes modestes. Ce, en considérant qu’il avait été commis des abus, par certains bailleurs, promoteurs ou intermédiaires immobiliers. Ces abus représentaient une infime minorité des opérations. Et pour éliminer 1 ou 2% d’abus, on impose des contraintes, inutiles, longues, lourdes et coûteuses à 100 % de celles-ci. Cet exposé peut sembler caricatural, il correspond au vécu des intervenants et les choses ne vont pas en s’améliorant. Sans compter qu’un certain pourcentage de fraude est inévitable et que la responsabilité des intervenants est beaucoup plus efficace pour l’éviter, que n’importe quelle loi, n’ayant jamais existé.

Le malaise et la démotivation sont profonds. Que dire d’un président dont l’élection a été principalement obtenue dans la promesse d’une résorption du chômage, qui, ayant rapidement abandonné son engagement et ainsi renoncé à la légitimité de son mandat, n’est même pas parvenu à inverser la courbe. Ambition pourtant bien dérisoire.

Les divers discours sur ces sujets, entretiennent une cacophonie telle, chacun prêchant pour sa paroisse, que les gouvernants en justifient leur immobilisme.

Il est clair que s’il s’agit de modifier ou réduire tel ou tel impôt, d’alléger telle obligation, chacun préfère être débarrassé de ce qui le frappe. Que le souci du voisin lui importe beaucoup moins. Que de ce fait, toute sélection est difficile, qui va satisfaire les uns au détriment des autres.

La solution ne se trouve donc pas là, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas.

Certaines mesures, auxquelles il a été renoncé, seraient à la fois populaires et efficaces. La règle de non cumul des mandats a recueilli, au sein des populations, une adhésion largement majoritaire. Seul le personnel politique, en théorie représentant de ses intérêts, mais pratiquant la charité bien ordonnée, s’y est opposé et a, malheureusement, eu gain de cause.

Quiconque a jamais été confronté au labyrinthe des contraintes administratives, sait combien la multiplicité des autorisations, services, démarches, a un caractère Kafkaïen. Et pourtant la solution est simple, il suffit d’accorder à une administration, un service, l’exclusivité de la délivrance d’un accord administratif. Qu’une fois un service saisi, aucun autre n’ait pouvoir pour intervenir dans le dossier, sauf à passer par lui. Il vaudrait mieux, pour éviter le genre d’usine à gaz instauré dans le retournement du sens du défaut de réponse de l’administration, où le remède est pire que le mal, fixer des règles simples d’application générales. Qu’aucune exception ne vient remettre en cause.

Marc Albert CHAIGNEAU 2015/06

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 07:53

Nombreux sont ceux, dont je fais d’ailleurs partie, qui rêvent du plein emploi. Une place pour chacun et chacun à sa place. Nous avons, tous ou presque, connu des périodes de chômage, personnellement ou par nos proches. Subi ses affres, son anxiété, ses déconvenues.

Keynes, dont l’humanisme n’est plus à vanter, considérait le plein emploi comme possible, au moins au sein d’états qui sauraient s’affranchir de l’emprise du marché.

Mais nous nous trompons. Le plein emploi n’est pas souhaitable et c’est une perspective qui effraie nos dirigeants, financiers, politiques et économiques. Il déterminerait une situation chaotique, apocalyptique ! En effet, en cas de plein emploi, il faudrait assurer des rémunérations attractives à tous ceux qui accomplissent des tâches ennuyeuses, salissantes, voire dégradantes. Personne n’accepterait plus, sauf peut-être quelques malades en phase terminale et moyennant des gains pharamineux, de risquer sa vie dans l’entretien ou la réparation des centrales nucléaires. Chacun préfèrerait aller chercher ailleurs, plutôt que d’avoir à obéir à des supérieurs incapables de réaliser eux même le travail qu’ils entendent diriger. Personne n’accepterait plus de se soumettre à des dirigeants inefficaces, inconscients et indifférents, aux conséquences des actes qu’ils ordonnent.

Enfin, ce serait l’apocalypse, mais nos dirigeants politiques, dans leur grande sagesse et sous la bienveillante influence des financiers, savent nous éviter ce péril.

Il faut leur reconnaitre le mérite de mettre en œuvre une grande diversité de moyens d’une redoutable efficacité. D’abord en submergeant les entreprises d’obligations administratives aussi nombreuses et variées, qu’inutiles. En multipliant les services administratifs, les démarches, documents et prises de renseignements, dans de telles quantités que même des administrations pléthoriques ne parviennent plus à les traiter. En faisant supporter sur les salaires, par les entreprises et les salariés, le financement de l’intégralité du système social. Alors que les principaux bénéficiaires du système ne sont plus les cotisants. En ajoutant, lors de chaque mesure de « simplification », quelques documents, renseignements, ou obligations supplémentaires aux Kamikazes qui envisageraient d’embaucher. En multipliant les régimes, caisses et services chargés de l’encaissement des cotisations ou du versement des prestations.

Enfin nous avons beaucoup de chance de disposer de dirigeants, de droite comme de gauche, car il n’apparaît aucune différence discernable, qui aient la sagesse de nous éviter l’écueil du plein emploi, qui sachent entretenir un chômage élevé et un pouvoir d’achat en constante régression pour l’essentiel de la population.

Qu’ils en soient remerciés et honorés, vive la république, vive la France.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, 14-21/03/2015

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 07:40

Les politiques et la presse dénoncent une islamophobie qui se développe en France.

Pour les politiques, ils en utilisent le prétexte pour favoriser la communauté musulmane, la construction de mosquées. Les véritables raisons étant le plus souvent électoralistes. Ce qui semble ne leur réussir que très modérément.

Depuis la séparation de l’église et de l’état, ce dernier et la société française ont eu une attitude très tolérante vis-à-vis des différentes religions et en particulier l’Islam. L’essentiel de la population musulmane cherchant à s’intégrer et à collaborer aux institutions, comme à l’économie. La différence religieuse était de peu de conséquence dans les relations sociales.

On peut dès lors se demander pourquoi nous assistons à une montée en puissance de l’islamophobie au sein des populations.

Politiques et journalistes dénoncent une assimilation indue, des musulmans aux terroristes d’Al- Qaïda ou de Daesch. Effectivement cette assimilation est indue et la plupart des musulmans ne soutiennent pas ces mouvements terroristes.

Néanmoins, il faut relever d’une part, que nombre de musulmans ne condamnent leur action que du bout des lèvres. Que la plupart de ces condamnations sont inaudibles dans le débat public. Qu’en outre, parallèlement au développement des actes terroristes, de plus en plus de signe religieux ostentatoire sont arborés, par un nombre de plus en plus grand de musulmans et en particulier de femmes musulmanes. Ce qui en est souvent ressenti comme un écho du terrorisme. Ce qui dans de nombreux cas correspond et est vécu et ressenti, comme une posture de provocation.

Dans la plupart des cas, ces signes ne sont pas, de la part de celles qui les arborent, une manifestation volontaire de soutien aux terroristes. Néanmoins ils sont ainsi ressentis par une grande partie de la population. Et je suis convaincu que c’est à dessein que les responsables religieux, Mollah et autres Imams musulmans, ont initié et développent ce mouvement. Que la concordance entre ces manifestations de radicalisation religieuse et les massacres pratiqués par des terroristes se réclamant de la religion, explique le profond malaise actuellement ressenti par une grande partie de la population. Des différentes religions d’ailleurs. Malaise inconscient, ressenti d’une façon d’autant plus forte que les causes n’en sont pas consciemment identifiées.

En effet, il faut bien constater qu’au cours des décennies précédentes, on ne rencontrait jamais de femmes voilées en France. Que depuis l’apparition du terrorisme islamiste le phénomène se développe et semble le faire dans la proportion de l’intensité et de l’horreur des massacres. En vingt-cinq ans d’exercice de mes activités à Argenteuil, il ne me souvient pas d’avoir rencontré une femme voilée. Il est actuellement impossible de se promener cinq minutes dans la rue sans en croiser. Enfin, un certain nombre de jeunes musulmans, ou convertis, rejoignent les rangs de Daesh et accentuent ce sentiment, même s’ils le font en rupture avec leur famille ou leur milieu.

L’objet du présent article n’est, en aucun cas, de condamner ou de jeter l’anathème. Il est seulement de faire prendre conscience du problème. Il est impossible de résoudre un problème que l’on n’analyse pas, dont on ne comprend pas le mécanisme. Et il me semble, à écouter leurs discours, que politiques et journalistes ne l’ont pas compris.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, le 21 septembre 2015

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22 septembre 2015 2 22 /09 /septembre /2015 05:59

L’Europe est au bord de la rupture, nombreux sont ceux qui en ont conscience, qui le disent et l’écrivent. A l’exception de quelques inconscients, nombrilistes irresponsables, nombreux sont ceux qui se rendent compte que la finance est en train de gagner, le combat qui l’oppose aux peuples européens.

Pourtant, comme chaque financier le sait, on l’enseigne en faculté dès la première année, ce sont les périodes de crise qui présentent les meilleures opportunités.

Mais pour résoudre un problème, encore faut-il qu’il soit bien posé.

Il n’est question, dans le discours politique, particulièrement celui des dirigeants européens, que de remboursement de la dette. L’attention se concentre sur ce point jusqu’à négliger toutes les autres perspectives et notamment le marasme qui sévit, non seulement en Grèce, mais dans d’autres pays. En ayant connu le Pirée, certains quartiers commerçants d’Athènes, ou d’autres cités grecques, il y a une trentaine d’années, on ne peut qu’être effrayé des fermetures et de l’abandon, qui peuvent faire penser à la crise de l’Allemagne, ayant entrainé la montée du nazisme.

Or, après les destructions de la guerre, partant d’une situation encore plus catastrophique que celle que nous connaissons, le plan Marshall a permis une reconstruction et le développement dynamique des trente glorieuses. Et celui-ci a été fondé sur un principe, l’effacement des dettes. Il semble que Thomas Piketty, qui jouit actuellement d’une belle notoriété, y soit favorable et envisage un nouveau plan Marshall. Je ne pense pas que ceci apporte la solution, même si l’idée me semble aller dans le bon sens et être susceptible d’y contribuer.

Les mesures d’austérité prônées par l’Europe, le FMI et la BCE provoquent la misère en Grèce, comme dans d’autre pays. Cette misère réduit les recettes fiscales et aggrave la situation sur tous les plans. Pourtant les dirigeants s’acharnent sur cette orientation. Qui peut en bénéficier en dehors du système financier ? Quels prétextes utilisent-ils pour se justifier ?

Ils prétendent, suivis-en cela par beaucoup de politiques et de journalistes, présenté comme une évidence, en donnant même les détails, que les dettes grecques qu’ils ne paieront pas, devront être supportées par les autres pays d’Europe. J’ai même entendu un « journaliste » donner le montant à supporter par français. Pour quiconque a quelqu’idée de l’histoire de la finance, cela ne s’est jamais passé ainsi. Pour quiconque a quelque notion du fonctionnement des finances publiques et internationales, il est quasi inimaginable que cela puisse se passer de cette façon. Compte tenu des modes de fonctionnement de la finance internationale, de la mobilité des créances sur les marchés, de la faible connaissance que nous avons de la réalité des créances, de l’identité et du comportement des créanciers, de nombreux scenarii sont possibles, où la vraisemblance de la prise en charge de la dette par les autres états, est vraiment marginale.

Néanmoins, il y a crise. Non pas crise de la dette grecque, sauf pour ceux qui lui accordent de l’importance, sous des prétextes fallacieux et pour des raisons qui m’échappent, car des endettements, en principe insupportables pour les états, sont en fait chose courante, mais crise de confiance, dans l’euro et de l’Europe. Celle-là, après avoir passé une phase ascendante d’attraction d’états, pour ses institutions et l’euro, amorcerait une courbe descendante, avec une séparation d’un état, du système monétaire, ce qui remettrait en cause le système politique.

Il y a, il y a toujours, d’autres façons de considérer le problème. Et d’abord d’analyser la situation. D’abord en accordant plus d’importance à la situation de la population grecque qu’à la finance, ensuite en comparant, au sein de l’Europe, ce qui a des effets positifs et négatifs pour les populations.

Tout le monde, ou presque, tend à considérer la libre circulation des biens et des personnes comme une bonne chose. Je le pense aussi. L’avis général considère également que la libre circulation des capitaux en est le corollaire, ce qui me semble beaucoup plus contestable, ou reste à démontrer. Les effets négatifs me semblant beaucoup plus importants, que les conséquences positives, pour les populations, bien sûr, pas pour les banques et capitalistes internationaux. Car si la libre circulation des capitaux n’est pas un corollaire de celle des biens et des personnes, elle devrait correspondre à une fiscalité harmonisée et coordonnée. Qui devrait en être le véritable corollaire.

Il est clair, pour chacun, qu’il est plus facile de condamner la population grecque, pour les fautes commises par ses anciens dirigeants, que de mettre en place une fiscalité européenne. Mais le passé est le passé et ceux, dirigeants politiques et financiers, grecques ou internationaux, qui ont commis les fautes et les malversations, ne seront pas là pour les réparer. Dans le présent, les populations grecques n’accepterons pas plus que nous ne le ferions, d’être maintenus dans la misère sous le fallacieux prétexte de remboursement d’une dette, dont ils ne sont en rien responsables. Pour sauver l’Europe, il faut donc trouver d’autres solutions. Une véritable fiscalité européenne, susceptible de lutter à armes égales avec la finance, est indispensable et la réforme nécessaire urgente. La dérive des finances publiques de certains pays européens, dont la France, doit cesser, car c’est le mal qui gangrène le système européen.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, le 3 juillet 2015

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22 septembre 2015 2 22 /09 /septembre /2015 05:46

L’image a été proposée de considérer les entreprises et travailleurs, forces vives de la nation, comme un cheval portant un jockey constitué des administrations. Cette image est bien sûre caricaturale et certains ne se sont pas privé de le dénoncer. Elle conserve, si on se donne la peine de l’affiner, une valeur. La force, le cheval, est constituée de la création de richesses, de biens et de services. L’obésité du jockey vient des obligations et charges, notamment administratives, inutiles ou indues, voire nuisibles.

La critique, elle-même caricaturale, vient de ceux qui vont considérer que la sûreté, assurée par la police, la santé, assurée par le corps médical et le système de soins, participent au jockey, à la charge du cheval. Le jockey n’est pas celui-là. Ces tâches sont utiles, nécessaires, voire indispensables. Ce qui constitue la charge indue n’est pas là. Elle se trouve dans la multiplication des fonctions et des tâches inutiles, qui grèvent le coût à la fois des biens et services des entreprises mais également ceux des services publics.

Il serait difficile d’en faire un inventaire qui, de toute façon, ne saurait être exhaustif. Mais il est assez facile de trouver des exemples significatifs. Dans le système de santé, qui n’a été frappé par la multitude et l’ampleur des tâches administratives, qui se sont développées au détriment des soins et des prestations. Ayant fréquenté les hôpitaux il y a une cinquantaine d’année, l’on y croisait rarement un administratif pour vingt ou vingt-cinq soignants. Désormais, par la financiarisation et la multiplication des tâches, il y a, au sein du système social, plus d’administratifs que de soignants. Il suffit d’interroger le personnel médical pour se rendre compte de la faible efficacité ou même de l’inefficacité de ces tâches administratives. Pour chaque fonction, chaque catégorie, il a des services, des caisses, des bureaux … Parfois même plusieurs.

Ceci étant vrai dans à peu près tous les domaines ou intervient l’administration publique. Pour avoir fréquenté la police, j’ai également pu en constater l’évolution depuis quelque dizaines d’années. Les rapports et tâches administratives y sont devenus plus importants que les missions de sûreté.

Mais, comme dans de nombreux autres domaines, les finances sont largement en tête. Et pourtant de nombreux jeunes agents se rendent compte que la fiscalité est d’autant plus injuste qu’elle est compliquée. Que la simplicité favorise les plus modestes et les plus honnêtes et la complexité les plus riches et les plus malhonnêtes. Que néanmoins chaque année, la fiscalité gagne en complexité à un point tel qu’eux-mêmes sont obligés de se limiter à une branche de la fiscalité, pour ne plus pouvoir se retrouver dans la diversité de ses arcanes.

Certains phénomènes manifestent particulièrement bien les dérives du système et combien les critères de justice et d’efficacité en sont écartés, pour ne plus survivre que dans des discours.

Sur le plan législatif, un phénomène est particulièrement frappant. Si l’on compare les textes classiques, depuis le Code Napoléon, par exemple, ceux-ci traitaient du cas général. Les cas particuliers ou marginaux étant, soit traités séparément, soit laissés à l’appréciation des tribunaux. Les textes actuels sont construits à l’inverse. On les détermine à partir des cas marginaux. Si, dans 10.000 cas, les choses se sont déroulées d’une façon « normale », mais dans un ou deux cas, des scandales ont fait la une de la presse, il ne sera tenu aucun compte des 10.000 cas normaux, mais le législateur se concentrera sur l’exception pour légiférer. Ce qui me semble délirant, électoraliste, démagogique, mais aberrant. Et explique la grande quantité et la très mauvaise qualité des textes actuels.

Leur inefficacité également. Les exemples pourraient être nombreux, mais la loi ALUR fournit un exemple particulièrement remarquable d’effets à l’opposé des intentions déclarées. Cette loi était, (est ?) en principe, ou d’après les déclarations de son initiatrice, (qui a fui ses responsabilités depuis) destinée à favoriser le logement des candidats locataires et favoriser l’accession à la propriété des personnes modestes. Ce, en considérant qu’il avait été commis des abus, par certains bailleurs, promoteurs ou intermédiaires immobiliers. Ces abus représentaient une infime minorité des opérations. Et pour éliminer 1 ou 2% d’abus, on impose des contraintes, inutiles, longues, lourdes et coûteuses à 100 % de celles-ci. Cet exposé peut sembler caricatural, il correspond au vécu des intervenants et les choses ne vont pas en s’améliorant. Sans compter qu’un certain pourcentage de fraude est inévitable et que la responsabilité des intervenants est beaucoup plus efficace pour l’éviter, que n’importe quelle loi ayant jamais existé.

Le malaise et la démotivation sont profonds. Que dire d’un président dont l’élection a été principalement obtenue dans la promesse d’une résorption du chômage, qui, ayant rapidement abandonné son engagement et ainsi renoncé à la légitimité de son mandat, n’est même pas parvenu à inverser la courbe. Ambition pourtant bien dérisoire.

Les divers discours sur ces sujets, entretiennent une cacophonie telle, chacun prêchant pour sa paroisse, que les gouvernants en justifient leur immobilisme.

Il est clair que s’il s’agit de modifier ou réduire tel ou tel impôt, d’alléger telle obligation, chacun préfère être débarrassé de ce qui le frappe. Que le souci du voisin lui importe beaucoup moins. Que de ce fait, toute sélection est difficile, qui va satisfaire les uns au détriment des autres.

La solution ne se trouve donc pas là, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas.

Certaines mesures, auxquelles il a été renoncé, seraient à la fois populaires et efficaces. La règle de non cumul des mandats a recueilli, au sein des populations, une adhésion largement majoritaire. Seul le personnel politique, en théorie représentant de ses intérêts, mais pratiquant la charité bien ordonnée, s’y est opposé et a, malheureusement, eu gain de cause.

Quiconque a jamais été confronté au labyrinthe des contraintes administratives, sait combien la multiplicité des autorisations, services, démarches, ont un caractère Kafkaïen. Et pourtant la solution est simple, il suffit d’accorder à une administration, un service, l’exclusivité de la délivrance d’un accord administratif. Qu’une fois un service saisi, aucun autre n’ait pouvoir pour intervenir dans le dossier, sauf à passer par lui. Il vaudrait mieux, pour éviter le genre d’usine à gaz instauré dans le retournement du sens du défaut de réponse de l’administration, où le remède est pire que le mal, fixer des règles simples d’application générales. Qu’aucune exception ne vient remettre en cause.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, le 3 juin 2015

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 10:19
Phénoménologie de la dette des états par Marc Albert CHAIGNEAU

La dette des états a souvent les honneurs de la presse. Ces derniers jours, celle dont il est le plus question est la dette Grecque, de l’état, des collectivités et institutions publiques dont le montant, comparé au PIB est largement commenté et les perspectives de remboursement âprement débattues. Surtout du fait que la nouvelle majorité et le nouveau gouvernement, n’ont été élus que pour trouver le moyen de ne pas la rembourser et de permettre à la population d’échapper aux mesures de rigueur imposées par le FMI, l’UEM et la BCE, qui ont pris en charge une partie de cette dette. Ces mesures, si elles ne ruinent peut-être pas le pays, en ruinant au moins l’essentiel de la population.

Il est maintenant largement reconnu que cet endettement ainsi que la situation qui en résulte, sont largement liés à la crise financière de 2008 et aux phénomènes que je décrivais dans mon ouvrage « Crise financière ou de société ? » paru en 2009 aux Editions Bénévent. Dans mon épilogue, j’indiquais :

« Si notre société était fondée sur les valeurs de liberté, égalité, fraternité et avait pour paramètre la vertu morale, la crise analysée ne serait qu’une crise financière, un épiphénomène social. Si les véritables fondements de la société sont la compétition, la concurrence, la quête du pouvoir, de la domination en imposant la soumission, que le principal paramètre est la monnaie, que les riches, la richesse sont admirables, la pauvreté blâmable, les pauvres et les miséreux méprisables, alors cette crise n’est pas seulement une crise financière, mais une très grave crise de société. »

Six ans plus tard, je ne suis pas tenté de modifier un mot de ce constat. Non pas pour le plaisir de prétendre : je vous l’avais bien dit, ce qui présenterait peu d’intérêt. Mais plutôt pour rappeler que des mesures susceptibles d’apporter des solutions ont été proposées à l’époque, par d’autres et par moi, et que celles qui ont été prises, consistant à éponger les dettes, blanchir les principaux acteurs et jeter un voile pudique sur le rôle de certaines institutions financières, ne pouvaient avoir d’autre effet que de permettre à la crise de franchir une nouvelle étape.

Sans vouloir revenir sur ce que j’ai expliqué dans le livre précité, il m’est nécessaire de rappeler que bien qu’il soit très souvent question des finances des états, aussi bien dans la presse que dans le débat politique public, leur situation réelle est totalement inconnue et ce même des meilleurs spécialistes de la question. Tout simplement parce que les comptes n’existent pas. Qu’ils ne sont jamais dressés, ni arrêtés. Bien sûr, pour le savoir, il faut connaitre la question. Savoir ce que sont un inventaire, un bilan, un compte de résultat, comment on les dresse, à quoi ils servent. Et ceux qui le savent s’abstiennent de le dire. Ceux qui seraient susceptibles de le dire, ne le sachant ou ne le comprenant généralement pas. Et les quelques voix qui le dénoncent sont inaudibles, car elles ne s’inscrivent pas dans le débat passionné, de la politique-spectacle, orchestré par les politiques et les journalistes, qui gardent le silence sur ces sujets pour préserver leurs intérêt et leur pouvoir.

Toute entreprise, individuelle ou société doit, au moins une fois par an, dresser un bilan, qu’elle adresse à l’administration des finances et dépose au greffe du tribunal dont elle dépend, pour le rendre public. Un bilan est un inventaire chiffré des actifs, c’est-à-dire de ce que l’on possède, confronté à un inventaire chiffré du passif, ce que l’on doit. La différence étant le résultat, bénéfice ou perte. L’avantage de cette méthode étant de mesurer l’incidence des recettes et des dépenses sur l’évolution de la situation. Ce qui est impossible autrement. Si l’on dépense 100 Millions d’€uros pour obtenir quelque chose qui n’en vaut finalement que 10, on ne le saura simplement pas. Sauf à comprendre le langage administratif et à savoir (et pouvoir lire), de façon exhaustive, au besoin entre les lignes, les rapports annuels de la Cour des Comptes. (Qui accomplit un travail admirable dans des conditions impossibles.) Rien de tout cela n’existe en comptabilité publique où il n’est question que de « budget », prévisions de dépenses, de « correctif budgétaire », augmentation ou modification d’affectation des fonds.

En principe pour apprécier la situation, la solvabilité d’une personne, on compare son patrimoine et ses dettes, ses revenus et ses dépenses. Pour les états c’est impossible, aucun des chiffres publiés n’est probant. La seule méthode utilisée leur retire toute portée. On ne peut se fier qu’à des « agences de notation », dont de récents scandales ont montré qu’elles savaient sauvegarder les intérêts de leurs clients.

Ceci n’expliquant pas la phénoménologie de la crise et de la dette des états, mais seulement pourquoi il a été impossible, de l’analyser et d’y remédier.

Il doit être clair pour chacun, aussi bien spécialiste des questions financières, que simple citoyen peu au fait de ces phénomènes, que je ne pourrais décrire l’ensemble des actions et opérations, systèmes et mécanismes, qui ont abouti à la crise. Beaucoup me sont inconnus et me seraient-ils connus, qu’une vie n’y suffirait pas.

Néanmoins, je puis fournir le schéma des principaux mécanismes. Pour les actions et opérations, ils ont été décrits dans la presse financière et dans des livres, notamment sur la crise de 2008. Pour les systèmes, ils sont expliqués dans les traités d’économie et de finance.

Nous allons partir de deux points opposés. D’une part du déficit chronique des budgets des principaux pays « développés » ou « émergeants », à l’exception (temporaire) de la Chine. D’autre part de la masse des capitaux circulants sur les marchés internationaux. Il existe, entre ces deux systèmes, un lien assurant une évolution inverse. Plus les déficits des états se creusent, en milliers de milliards de dollars (cf. http://www.gecodia.fr/Finances-Publiques_r136.html?start=20&order=) plus la masse des capitaux en mouvement augmente avec des ratios multiplicateurs de plus en plus élevés. (cf. « La crise de la finance globalisée », Anton BRENDER et Florence PISANI Editions La Découverte 2009)

Un certain nombre d’autres facteurs sont à prendre en compte :

- Les budgets en constante augmentation face à des PIB plutôt en déflation, mais artificiellement gonflés par des manipulations (productions de l’administration, intégration du travail illicite, voire des activités criminelles qui, bien sûr, ne contribuent en rien à la fiscalité et faussent l’appréciation).

- Une concentration accrue des pouvoirs de décision politiques, économiques et financiers entre les mains d’un nombre de personnes de plus en plus réduit.

- La concentration de la fortune entre un nombre de plus en plus faible, de personnes de plus en plus riches. Selon Oxfam, « la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches était passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016 ». (En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/19/les-1-les-plus-riches-possederont-bientot-la-moitie-de-la-richesse-mondiale_4558585_3234.html#gmJPHmUiwhSG72Mr.99)

- La constitution de « réserves » financières ou monétaires.

- La délégation de gestion.

Il apparait clairement en France, aux USA ou au Japon, dans la plupart des pays et actuellement particulièrement en Grèce, que les dirigeants politiques ne savent pas résoudre les problèmes, dont la solution leur est confiée par les citoyens. Que dans les campagnes électorales, ils promettent de résorber le chômage, d’assurer la pérennité des systèmes sociaux… Qu’arrivés au pouvoir aucun résultat n’est obtenu. Que pour s’efforcer d’y parvenir, ils augmentent les budgets et les fiscalités afin de développer leurs projets et de « s’en donner les moyens ».

Que constatant que leur stratégie est vaine, ils jugent leurs agents et administrations inefficaces, multipliant les remontées, de renseignements, de pouvoir, décourageant les agents en leur retirant toute possibilité d’action réelle sur le terrain. Alors que c’est la méthode qui est mauvaise.

Que ce phénomène se retrouve, avec des différences de nuances, dans les grandes entreprises, où les dirigeants soucieux de concentrer le maximum de pouvoir, afin d’éviter le développement de relations personnelles de confiance envers les salariés qui deviendraient importants, mais voulant attacher une clientèle à une marque ou un logo font, comme dans les banques, des systèmes de chaises musicales ou des plans de carrières fondés sur les voyages, développant un « esprit de corps » au détriment de toute relation extérieure.

Ces comportements entrainent la paupérisation des populations. Paupérisation à laquelle les politiques ne sont pas sensibles, surtout en France, où ils vivent largement « aux frais de la princesse », leurs rémunérations ne représentant souvent qu’une partie de leur « argent de poche ».

Pour l’enrichissement, comme pour la concentration du pouvoir et tous les phénomènes sociaux, ils apparaissent, de la façon la plus exacerbée, au sommet de la pyramide. Elle a été étudiée à ce niveau et il serait long, difficile et coûteux, de poursuivre l’étude à d’autres niveaux. Mais en prenant quelques cas que je connais en exemples, il m’apparait, comme il pourrait apparaitre à nombre d’entre vous, que le même phénomène se manifeste à tous les niveaux de la société, qu’il pourrait même expliquer la situation de certains clochards (SDF ?).

L-------- Transition ?

L’enrichissement de quelques-uns et la paupérisation du plus grand nombre résultent en grande partie des déséquilibres budgétaires. Ces déséquilibres sont initiés par les politiques et bénéficient à la finance d’abord au moyen de la constitution de réserves.

Pourquoi mettre en cause la constitution de réserves ? Ne sont-elles pas destinées à « assurer l’avenir » ? Les retraites ? En fait le véritable problème ne résulte pas de la constitution de réserves, mais de l’usage fait des fonds réservés, qui nous amène à la question suivante. Il y a tout de même lieu de relever que la constitution de réserve est, en soi, un facteur de déséquilibre et de déficit. Si, comme on l’entend proclamer en permanence, il faut équilibrer les budgets, il devient nécessaire que les recettes et les dépenses soient égales. Si l’on met une partie des recettes en réserve, il n’y en aura plus assez pour financer des dépenses égales. La seule méthode permettant d’assurer les deux étant d’investir les réserves en dépensant les sommes correspondantes, dans des biens qui contribueront à produire des richesses.

Ce que ne font pas les mandataires, gestionnaires de fonds, de pensions ou autres, simplement parce que ce n’est pas leur intérêt. Celui-ci est de faire apparaitre des plus-values au terme le plus court possible, d’assurer le plus de mouvements, pour percevoir le plus de commissions. Leur intérêt étant parfaitement opposé à ceux de leur mandataires qui eux, auraient avantage à la plus grande sécurité et à la valorisation à long terme, donc au minimum de mouvement. Si la relation entre les deux est directe, il pourra être assuré une surveillance, un contrôle, fait des reproches, retiré le mandat. Comme il y a toujours plusieurs intermédiaires et que les deux bouts de la chaine ne peuvent pas se connaitre, la contradiction des intérêts est ignorée (masquée volontairement ?). Comme les intermédiaires ne sont pas responsables des dommages qu’ils causent, car ils sont indirects, le système a assuré sa pérennité et son irresponsabilité. Il peut continuer à faire des ravages impunément.

Comment expliquer que la conjonction du jeu de ces mécanismes aboutit à la crise des dettes des états et particulièrement de celui de la Grèce ?

J’ai souvent lu des développements sur « La théorie du complot », il semble même qu’elle serve à recruter et à justifier des actions terroristes djihadistes. Je ne crois sincèrement pas qu’il existe un complot de grande ampleur. Je suis convaincu que l’explication est beaucoup plus simple. Ceux qui causent ces situations ne se concertent pas. Ce n’est pas nécessaire, il leur suffit d’agir dans le sens que leur dicte leur intérêt. Comme cet objectif est de gagner de l’argent à court terme, en manœuvrant le plus vite possible, des masses de capitaux importantes au gré des nouvelles parues dans les medias, c’est ce qu’ils font. Comme cela se passe dans le domaine international, qu’il n’y existe aucune règle, ni aucune autorité pour les faire respecter s’il en existait, ils ne sont soumis à rien d’autre que ce qu’ils considèrent comme leur intérêt. Selon le titre de Joseph E. STIGLITZ, c’est « Le triomphe de la cupidité ».

Comment la combinaison des effets de ces différents mécanismes aboutit-elle à la situation actuelle ?

L’absence de tenue de compte de situation empêche de connaitre l’incidence réelle des dépenses publiques et donc les effets des politiques menées, autres que ceux recherchés qui font l’objet d’un contrôle.

Ceci a deux conséquences principales :

- La multiplication des tâches administratives et le développement de sa hiérarchie, pour essayer de pallier les désordres de la société résultant de l’inefficacité des mesures. La croissance exponentielle des renseignements à traiter sans moyen de sélectionner leur pertinence. Les coûts en résultant.

- L’abandon au secteur financier et à la « loi du marché », des fonctions d’arbitrage et de régulation de la finance et de l’économie.

L’internationalisation de la finance, de son contrôle et de celui des économies par un petit nombre d’acteurs, qui exploitent la concurrence fiscale entre les états et l’absence de règlementation internationale a abouti, par la conception d’instruments financiers « sophistiqués », aux effets multiplicateurs pervers, au gonflement des masses financières dont la taille, sans commune mesure avec les économies « réelle », détermine l’insolvabilité des états.

Les mesures susceptibles de résoudre ce problème sont connues. Elles étaient déjà proposées pour résoudre la crise de 2008. Elles supposent la suppression de l’anonymat et l’obligation pour les créanciers de justifier de l’origine et de la régularité de leurs créances. Toutes celles qui, comme en 2008, tendront à y échapper, n’auront d’autre effet que de permettre à la crise de franchir une nouvelle étape. Qui sera vraisemblablement et à assez court terme, la faillite des états. On pourra alors espérer, que la disparition de ses principaux débiteurs, entrainera la destruction du système financier international actuel. L’espérer seulement.

Marc Albert CHAIGNEAU

Puteaux, 25/01 – 02/02/2015

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